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jeudi 5 janvier 2017

Prospectus Automobiles Vintage






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Quel passionné d'automobiles n'a pas en sa possession au moins un exemplaire d'un quelconque document publicitaire d'une marque qu'il affectionne. Que ce soit un catalogue, un flyer, une brochure, un prospectus, un dépliant, une carte postale ou un dossier, le choix est si vaste et si varié que certains en font même collection ....


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Je me suis volontairement limité dans cet article pour vous présenter seulement un petit échantillon de quelques prospectus basiques, donc un simple feuillet en recto verso sur un papier légèrement épais et d'un format plutôt réduit. Il faut savoir que le premier prospectus publicitaire a été édité par Panhard et Levassor en 1892 et que c'est ensuite devenu un support en vogue très prisé par tous les constructeurs automobiles. Après guerre, toutes les marques, même les plus rares, populaires ou luxueuses ont droit aussi à leur prospectus, c'est devenu un incontournable ....





Suivant la marque automobile qui le produit, le prospectus publicitaire est souvent une question de moyens, d'inspiration ou simplement de mode. Tantôt basiquement descriptif, quelque fois poétique, simplement technique ou au mieux artistique, le prospectus publicitaire fait souvent rêver et permet à celui qui les collectionne de rassembler un musée imaginaire que personne n'arriverait à concrétiser en réel ....





Si les plus anciens prospectus publicitaires des années 30 à 40 étaient les plus simples et les plus classiques, le plus souvent en noir et blanc ou au mieux en trois couleurs avec un message très court qui devait frapper les esprits, ceux des années 50 étaient carrément plus beaux, bien plus soignés et invitaient donc a une visite au showroom de la marque pour un essai de la voiture présentée. En fait ils créaient un style à part entière car ils étaient illustrés de dessins très réalistes et colorés ....





Ce style si particulier du genre art-déco est le plus recherché par les collectionneurs car on y trouve des œuvres graphiques de dessinateurs illustrateurs célèbres de l'époque comme par exemple Géo Ham, Alex Kow, Rob Roy, Janko, Gerry Bishop, Théo Brugière, R. Géri, René Luc, Raoul Auger, Luc Barbier, André Bermond, Philippe Chapellier, Pierre Collet, André Dumas, ou aussi Théo Roger ....





A une époque aujourd'hui révolue ou les nouvelles technologies modernes du numérique et de la photo n'avaient pas encore pris le pas sur la peinture ou l'aquarelle, les superbes dessins et les magnifiques illustrations réalisés par ces artistes de grand talent faisaient le bonheur de toutes les marques automobiles de l'époque qui n'hésitaient pas à faire appel à leur service pour leurs prospectus ....





Cette époque révolue mais tellement kitch et vintage fait aussi le bonheur des collectionneurs les plus avertis car il est essentiel que les souvenirs de chaque génération soient préservés. En effet, il n’y a pas bien longtemps, les amateurs de voitures anciennes ne juraient que par l’avant-guerre, mais les voitures populaires des années 50 sont aujourd'hui reconnues comme "collectionnables" et ont donc suscité un nouvel engouement pour les prospectus publicitaires qui s'y rattachent ....





L'intérêt pour ces prospectus des années 50 se double d’une rareté évidente car aujourd'hui beaucoup des marques automobile de l'époque ont disparues. En effet plus de Salmson, Talbot, Panhard, Hotchkiss, Delage, Delahaye, Rosengart, Facel Vega, Simca, ou Matford, sans parler de la production étrangère, et donc ces différents prospectus sont aujourd'hui très recherchés par les collectionneurs. Pour les français, les début du "marché commun" ont accéléré l’importation de véhicules étrangers comme les Fiat, Ford, Austin, Opel, ou Mercedes qui devenaient enfin abordables. Ces marques rivalisaient de moyens publicitaires de plus en plus importants pour se faire une place aux côtés de nos constructeurs nationaux ....


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Le dessin a progressivement laissé la place a la photographie a partir de 1960 car ces années virent la généralisation de la quadrichromie, et donc une meilleure qualité de l’illustration photo qui poussait vers la sortie les artistes illustrateurs des années précédentes. Les collectionneurs avertis estiment à plus d'un million le nombre de catalogues ou prospectus publicitaires automobiles différents imprimés, c’est dire le travail de recherche qui reste à accomplir si vous souhaitez vous lancer, courage ....


Sources : © - Wikipédia © - Google Images © - Tido © - Zazzle






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mercredi 9 mars 2016

Louis Bionier Designer







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Louis Bionier est né à Alfortville en France en 1898. C'est un designer automobile français autodidacte qui est finalement devenu célèbre et reconnu. De stature imposante, son éternel chapeau vissait sur sa tête, Louis Bionier demeure l’un des personnages incontournables dans l’histoire de la marque Panhard et Levassor. En effet, très doué, éclectique et fort ingénieux, il saura s'adapter au fil des ans à l'évolution technique de cette marque ancestrale dont la création remonte à 1873 ....





Louis Bionier perd à l’âge de 9 ans son père qui construisait des bicyclettes. Cette disparition le force à quitter l’école deux ans plus tard, après avoir enfin passé son certificat d’étude et à travailler pour aider sa mère. Avec son certificat d’étude en poche, il commence en 1915 son parcours professionnel comme apprenti avant de débuter comme ajusteur-outilleur chez Panhard et Levassor. Travailleur acharné et dévoué, il fait son apprentissage durant les années vingt et le soir, il suit les cours à l’école pratique. La consécration arrive en 1929 lorsque le directeur Paul Panhard, qui l’estime et le remarque, lui confie le poste de chef des études carrosseries où il va pouvoir exprimer son goût du travail de qualité, son intelligence et sa volonté. Il va travailler sous la direction de Jean Fauchère alors directeur des études et bras droit de Paul Panhard qui le considérait comme son fils tant il était attachant ....





Dans les années 1920, Panhard a racheté l’usine Delaugère-Clayette d’Orléans avec le projet d’y construire des carrosseries. Au début des années 30, la direction de Panhard souhaite en finir avec l'image austère de doyenne des marques automobiles, et va confier à Louis Bionier le dessin de sa nouvelle gamme en commençant par les 6DS et 8DS, respectivement de 6 cylindres 3,5 litres et 8 cylindres 5,1 litres. A partir de 1934, Louis Bionier décide de modifier le dessin vieillissant des carrosseries au niveau du pare-brise qui reçoit désormais une petite vitre supplémentaire dans les coins et améliore donc la vision, ce sont les fameuses Panhard Panoramique. C'est l'époque ou Louis Delagarde, responsable du développement mécanique, et Louis Bionier responsable du style vont révolutionner la marque avec une allure résolument moderne qui assène un grand coup de vieux aux précédentes voitures proposées ....





En 1936, la direction de Panhard propose un tout nouveau modèle qui possède un poste de conduite central, et reprend le principe de la visibilité totale qui sera rendu obsolète quelques années plus tard par l'introduction de vitres galbées apportées par la technique du verre moulé. Cette nouvelle voiture, la Panhard Dynamic, toujours dessinée par Louis Bionier, en impose avec son carénage complet des roues, même à l'avant, une voiture riche en innovations techniques, mais aussi esthétiques. Autre audace, la haute calandre se voit reproduite deux fois dans un format réduit pour les grilles de phares. C'est une voiture bien plus moderne avec un châssis monocoque à roues avant indépendantes et suspension arrière par barres de torsion, conçue pour 6 passagers assis sur deux larges banquettes. La position centrale du volant de direction suscite de nombreuses critiques et fin 1938, le volant réintègre le côté gauche. Elle sera également proposé en un très élégant coupé deux portes ....





Pendant la guerre, avec l'ensemble du bureau d'études, Louis Bionier se réfugie à Tarbes où le constructeur s'installe dans un ancien hangar de la SNCF. C'est l'époque ou le nouveau directeur technique, Jean Panhard, fils de Paul, pense avec raison que l’après-guerre aura besoin de petites voitures économiques. Il fait établir les plans d’une petite voiture quatre places, traction avant, moteur deux cylindres. La Dynamic d'avant guerre devient Panhard Dyna après guerre. Mais pas question de confondre la Dyna avec une quelconque Renault ou Citroën et pour cela, Louis Bionier invente des formes complexes et baroques. Pour qualifier cette Panhard bien singulière, on parle alors communément de style Louis XV, mais en fait elle cumule les avantages offerts par les formes aérodynamiques en matière d'économie et de performances. Sur ce projet, il travaille avec l'ingénieur Jean-Albert Grégoire car la voiture utilise l’aluminium pour l’auvent et la carrosserie mais garde l’acier pour le châssis. La Dyna, est présentée au salon de Paris d’octobre 1946, mais la production ne démarre qu’en 1948 et plus tard en 1950 elle sera déclinée aussi en cabriolet ....





En 1948, la firme va proposer également la Panhard Dynavia, elle aussi dessinée par Louis Bionier. C'est en fait le tout premier " concept car " de la marque parisienne, et le fruit de nombreuses recherches sur l'aérodynamique. Ce véhicule expérimental était équipé de la même mécanique que la petite Dyna mais son étude aérodynamique avait été très poussée avec les connaissances en vigueur à l'époque. Ses contours en forme de savonnette lui permettaient d'atteindre 140 km/h avec seulement 28 petits chevaux fournis par le petit moteur deux temps de 610 centimètres cube. Après guerre, les deux contributions principales de Louis Bionier seront l’emploi rationnel des alliages légers en carrosserie et le choix des formes arrondies, de préférences à des lignes plus droites et plus sèches. Dans cet esprit, c’est lui qui aura la charge de concevoir le petit roadster Panhard Dyna Junior de 1952 avec sa silhouette rudimentaire parfaitement en phase avec sa vocation de petite sportive économique. Le coffre est accessible en rabattant la banquette prévue pour deux personnes. La Junior, qui est dotée de la légendaire tenue de route Panhard, est capable de performances ébouriffantes pour un modèle de cette époque. Spartiate et très légère, elle deviendra vite la coqueluche des jeunes ....





C'est en 1959 que Louis Bionier dessine une nouvelle berline qui est visiblement inspiré de ses travaux sur la Dynavia. Cette nouvelle Panhard PL 17 aux formes pures, modernes, peaufinées après passage en soufflerie propose 6 places, 6 litres au cent, et 130 km/h, et elle affronte avec de solides arguments la concurrence des Frégate, 403 ou Aronde disponibles à l'époque. Avec son allure plus bourgeoise et plus respectable, la PL17 va permettre à Panhard de maintenir une position plutôt acceptable sur le marché automobile du début des années 60. Elle sera un des succès de la firme qui la déclinera en de nombreuses versions berline, cabriolet, break, fourgonnette, plateau et même une version sportive avec un moteur poussé fera son apparition la Panhard PL17 Tigre. C’est la compétition qui permet de développer le moteur Tigre qui, pour 850 cc développe 50 chevaux, et confère aux voitures ainsi équipées de puissantes accélérations pour l’époque. Malheureusement, malgré cela la doyenne des marques françaises plonge déjà doucement mais sûrement vers sa perte et Panhard est finalement absorbée en 1965 par Citroën. Lors de ce rachat, Louis Bionier est donc intégré à l’équipe de stylistes du constructeur du Quai de Javel. Petit à petit Panhard passe finalement sous la coupe de Citroën jusqu’à l'absorption qui conduit à l’arrêt définitif de la production Panhard en 1967 ....





A partir de 1963, Louis Bionier est maintenant intégré à l’équipe de stylistes du constructeur du Quai de Javel et il ne fait donc plus parti de la marque Panhard mais travaille désormais pour Citroën. Assisté dans ses œuvres par René Ducassou-Péhau, styliste d'origine basque, il réalise pourtant les toutes premières esquisses de la dernière Panhard 24 CT qui sera finalement vendue par le réseau Citroën. La belle Panhard 24 présente des formes très modernes, qui ont très bien vieilli même encore aujourd'hui. Elle se distingue par des proportions remarquables, une ceinture de caisse basse et tendue, une forte inclinaison du pare-brise et des vitres de custode, une intégration optimisée des optiques avant et arrière ainsi que des pare-chocs et des poignées de portes. Les mécaniques sont celles de la PL 17 mais améliorées, et la 24 CT reçoit donc elle aussi le moteur Tigre de 60 chevaux qui lui permet d'atteindre 150 km/h, alors que la 24 C, en 50 chevaux se contente de 130 km/h. A l’automne 1964, Panhard ajoute les 24 B et 24 BT à empattement allongé, qui permettent des places arrière plus spacieuses. La voiture est une réussite et des versions cabriolets seront aussi très vite disponibles au catalogue de la marque ....





Afin de renforcer le succès de la Panhard 24, il aurait fallu pouvoir faire la 24 à quatre portes et en outre l’équiper d’un moteur quatre cylindres, mais Citroën s’y est farouchement opposé lorsque l'acquisition de Panhard ai été finalisée. En fait les projets de Citroën étaient tout autre et la firme souhaitais plutôt se concentrer sur un modèle de son propre catalogue, la 2 CV qui était alors vieillissante. C'est donc à Louis Bionier et à son collaborateur René Ducassou-Péhau qu'est confiée la délicate mission de maquiller la Citroën 2 CV, qui fut dessinée trente ans auparavant par Flaminio Bertoni, dans un strict esprit de rationalité mais en lui donnant toutefois un look plus moderne collant à l'époque. Le résultat, la Citroën Dyane se présente avec des formes plus anguleuses et une habilité optimisée. Les phares sont enfin intégrés aux ailes. Ainsi parée d'une image plus sérieuse, la Dyane connaitra une belle carrière commerciale jusqu’en 1984, puisqu’elle sera fabriquée à presque un million et demi d’exemplaires. Mais malgré son allure plus moderne, elle n'a jamais bénéficié de la même estime dans l'esprit du public que son aînée la 2 CV ....





Affecté par la disparition de sa marque fétiche, celui qui incarne le mieux l’esprit Panhard, prend sa retraite en délaissant l’automobile dans les années 70. Toutefois, si son parcours est parfaitement connu à travers ses réalisations, l’homme qu’il était demeure secret, voire mystérieux. Peu expansif mais homme de tempérament, Louis Bionier préférait le calme de son bureau d’études aux feux des projecteurs. Les différents témoignages de ceux qui l’ont côtoyé le décrivent comme étant un ingénieur discret et pudique. Surnommé « Dieu le père », Louis Bionier appréciait le respect de la hiérarchie et de l’autorité à tel point qu’il fallait obtenir l’autorisation des Panhard pour le déranger dans son bureau. Fin observateur de tous les éléments naturels, il passera des heures à photographier des gouttes de pluie ou les poissons de son aquarium, une source d’inspiration pour toutes ses études aérodynamiques.
Louis Bionier décède finalement en 1973 à l'âge de 75 ans seulement ....





Sources : © Wikipédia - © Google Images - © YouTube
- © Panhard Racing - © Carcatalog



La Panhard 24 CT de Louis Bionier ...



La Dyna Panhard Cabriolet de Louis Bionier ...



Les belles Panhard de Louis Bionier ...





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mercredi 10 février 2016

Henri Chapron - Maître carrossier







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Henri Chapron est né à Nouan-le-Fuzelier en Sologne le 30 décembre 1886 et décédé à Paris le 14 mai 1978, c'était un Maître Carrossier automobile français célèbre et reconnu. Son petit atelier de carrosserie, créé en 1919 se trouvait d'abord à Neuilly-sur-Seine puis après agrandissement à Levallois-Perret, dans les environs de Paris. Passionné d'automobiles Henri Chapron était un artiste, un perfectionniste ayant l'amour des choses bien faites qui ne vivait que pour parfaire son œuvre ....





Henri Chapron était bien plus qu'un simple styliste c'était aussi un redoutable chef d'entreprise. Épaulé par des designers comme Philippe Charbonneaux ou Carlo Delaisse, l'entreprise qui porte son nom est parvenue pendant plus de soixante ans à maintenir sur le devant de la scène le bon goût français en matière automobile. Henri Chapron n'hésitait pas à apporter sur certaines réalisations de ses stylistes sa touche personnelle, la "touche Chapron". L'histoire de cet autodidacte commence en 1899 lorsqu'il quitte l'école primaire avec pour seul bagage son certificat d'étude et qu'il rentre comme apprenti chez un sellier car il a la passion de l'automobile ....





En 1900, alors âgé de 14 ans à peine, Henri Chapron entreprend courageusement son tour de France de compagnon ouvrier sellier qui durera plusieurs années, en passant notamment chez plusieurs carrossiers automobiles. Mais dès 1914, ce tour de France sera interrompu par la guerre. A la fin de la guerre, il épouse Berthe Joséphine Amélie Goberville qui devient sa femme et l'assiste dans la gestion de son petit atelier de carrosserie qu'il vient juste d'ouvrir à Neuilly-sur-Seine. Il débute son activité par la remise en état de voitures qui étaient utilisées pendant la guerre, en particulier des dizaines de Ford T arrivées directement des États Unis. Il les transforme astucieusement en torpédos quatre places ou en coupés chauffeur, plus raffinés que les modèle de série. Ceux ci rencontrent rapidement un grand succès et ses toutes premières publicités vantent ses "Ford francisées", plus élégantes, plus confortables et mieux finies que toutes celles qui sortent des usines de Détroit ....





Mais l'après-guerre n'était pas une période faste pour l'automobile et en Europe, la production automobile s'accroît assez lentement. Si quelques grands constructeurs commencent à produire eux-mêmes leurs carrosseries, quasiment tous les fabricants de châssis indépendants font toujours appel comme aux débuts de l'automobile à des artisans carrossiers. Parmi ceux-ci, Henri Chapron commence à se faire un nom par la qualité de son travail et ses idées nouvelles, et il voit défiler dans ses ateliers une multitude de châssis de différentes marques comme Hotchkiss, Ballot, Delage, Delahaye, Chenard et Walker, ou Panhard et Levassor. A cette époque, Henri Chapron a un avantage, il n'est pas entravé comme beaucoup de ses concurrents par la pesanteur technique alors en vigueur même si cela n'en fait pas pour autant un apôtre de la modernité car il préfère s'en tenir à un classicisme de bon goût ....





Les affaires de Henri Chapron prenant de l'ampleur, dans un contexte de croissance continue et de forte demande de la clientèle, il décide finalement de s'agrandir et il s'installe en 1923 à Levallois-Perret, dans un très vaste hall bâti par Gustave Eiffel au siècle précédent. Dès 1927, les affaires sont florissantes et l'entreprise compte désormais environ 350 personnes (des selliers, des peintres, des ébénistes, des mécaniciens, des tôliers) qui livrent en moyenne trois voitures par jour. Maintenant Henri Chapron ne dessine plus les carrosseries lui même, mais il emploie des bons stylistes, tout en supervisant de très prêt leurs travaux généralement basés sur ses propres idées. Chapron a su se cantonner a du travail de bon goût sans, comme beaucoup de ses concurrents, plonger dans les excès des décorations outrancières et du luxe tapageur. L'entreprise poursuit donc sans cesse son développement, et elle expose très régulièrement toutes ses très nombreuses créations dans les salons automobiles à Paris ou même à Londres par l'intermédiaire de son importateur ....





Au début des années 30, suite à la crise économique de 1929, Henri Chapron est parvenu à son modeste niveau à nouer des alliances plutôt solides et durables, en particulier avec Delage ou Delahaye en comparaison à ses confrères qui subissent la disparition des marques les plus prestigieuses. Ainsi, la sortie de la Delage D8 en 1929 lui fourni une base idéale pour qu'il puisse réaliser un très grand nombre de carrosseries sur ce châssis, qu'il s'agisse de cabriolets, de conduites intérieures, de coaches, car la nature sérieuse des fabrications de Louis Delage s'accommode à merveille du style sage, distingué, et sobre de Chapron. Il noue à cette époque une alliance avec Delahaye qui concerne dans un premier temps la production d'une berline Delahaye 135 sans pilier central, présentée au salon de Paris en 1935. Malheureusement en 1939, la guerre éclate et les ateliers de Levallois-Perret sont eux aussi réquisitionnés par l'occupant comme beaucoup de sites industriels ....


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En 1948, après guerre, les constructeurs d'automobiles de prestige s'engagent dans une mauvaise voie. Les lourds châssis d'avant guerre dotés de vieilles mécaniques désormais d'un autre âge sont habillés par des caisses pseudo modernes qui vont bien vite lasser. Chapron parvient contrairement à beaucoup de ses confrères à conserver un certain équilibre car il sait mieux que les autres échapper à toutes ces compromissions. Chapron qui sait se remettre en question, mais qui voit surtout le nombre de châssis disponibles se raréfier, ose habiller un coupé Simca Sport et il adopte les lignes de "type ponton", qui intègre les ailes dans un seul volume. Mais il a pris le temps d'observer les erreurs de ses concurrents, pour ne pas les reproduire. Ses confrères disparaissent les uns après les autres, Antem, Figoni et Falaschi, Guilloré, Dubos, Faget-Varnet, Pourtout, mais la naissance de la Citroën DS va permettre à Chapron de préparer l'avenir de son entreprise avec cette voiture qui occupera ses ateliers pendant près de quinze ans. En 1956, un des derniers maître carrossier Franay cesse son activité et Chapron récupère sa clientèle. C'est dans ce cadre que le stand Chapron présente au salon de Paris une Rolls Royce et aussi une Bentley. En 1960 Letourneur et Marchand un autre célèbre leader de la fameuse école dy style à la française ferme à son tour ses portes. Henri Chapron est donc le dernier carrossier français de la grande époque à demeurer encore en activité ....





A partir des années 60, Henri Chapron va faire de la Citroën DS un de ses fer de lance et il va décliner cette voiture en de multiples versions en coach, en coupé, en break, en cabriolet voir même en limousine. L'assemblage des voitures s'effectue dans les ateliers de Levallois à partir d'une base livrée depuis l'usine Citroën, mais mécaniquement complète, habillée de son capot, des ailes avant et du pare-brise. Les DS arrivent ainsi partiellement carrossées, par grappe de cinq ou six châssis motorisés, les commandes sont acceptées au Salon de Paris, pour des livraisons prévues à partir du printemps de l'année suivante. Ses nombreuses versions les plus réputées et enviées sont la Croisette, la Caddy, la Concorde, la Dandy, la Palm Beach, la Leman, la Majesty, la Prestige, la Paris, ou la Lorraine. Mais ses bonnes relations privilégiées avec la firme du Quai de Javel vont lui permettre aussi de proposer des versions de la SM et plus tard de la CX avec des modèles comme la belle Opéra, la Mylord, ou la Landaulet. Fort de ce succès, Chapron réalisera aussi quelques voitures très spéciales pour la présidence de la république Française ....





Grâce aux nombreuses Citroën qui auront assuré un certain niveau d'activité, la carrosserie Chapron gagne encore de l'argent, même si les méthodes de production tendent à vieillir, et si le poids des charges devient difficile à supporter. Toutes ces transformations auront fourni du travail pendant une bonne quinzaine d'année, mais Citroën décide de retirer la DS de son catalogue et la carrosserie est ainsi privée d'une part importante de son activité. En entrepreneur avisé, Henri Chapron va donc diversifier son activité en se concentrant dorénavant sur le blindage, l'habillage et le garnissage intérieur des voitures avec une finition particulièrement luxueuse car le client pouvait piocher dans une très longue liste d'options comme les divers habillages en cuir, les enjoliveurs chromés sur les arches de roues, les baguettes décoratives, les toits transparent en plexiglas, les téléphones, les glacières, les tablettes escamotables, ou les bars emménagés. Finalement en 1975, Peugeot, qui s'apprête à commercialiser sa berline haut de gamme 604 dessinée par Paul Bracq contacte Chapron afin d'élaborer une version luxueuse de sa nouvelle venue. Après la DS et la SM, ce sont désormais les commandes spéciales sur base Peugeot 604 qui permettent à Chapron de conserver un certain niveau d'activité pour l'entreprise ....





Les lignes des voitures Chapron présentent la particularité d'une sobre homogénéité esthétique, et ce quelque soit le châssis utilisé. Le carrossier représente le bon goût français, sans exubérance. La clientèle apprécie cette simplicité mais non dépourvue d'élégance, et des proportions justes. Il n'y a pas de note discordante ni non plus de proposition trop osée, preuve d'un travail à chaque fois mûrement réfléchi, effectué sans empressement. Henri Chapron fut toute sa vie en relation avec de nombreuses personnalités, qu'elles soient de la politique, des affaires ou du spectacle. En homme droit, honnête et rigoureux, il n'a jamais cherché à tirer profit de ces relations. En 1963 Henri Chapron reçoit la médaille de vermeil de la ville de Paris et en 1966 il est honoré du Grand Prix de l'Art et de l'Industrie. Henri Chapron décède à l'âge de 92 ans, il est inhumé au cimetière du Trocadéro. Son entreprise a connu des hauts et des bas, mais elle est toujours demeurée indépendante. Henri Chapron a été le seul carrossier des années 30 à avoir su négocier le difficile virage des années 50 ....





Sources : © Wikipédia - © Google Images - © YouTube
- © Henri Chapron - © Carcatalog



Renault Frégate Coach Henri Chapron - 1958 ...



Citroën DS 21 Coupé Le Dandy Henri Chapron - 1965 ...



Citroën SM Mylord Henri Chapron - 1975 ...





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mercredi 17 septembre 2008

Panhard – Insignes et logos










Les deux plus anciennes fabriques de construction automobile françaises dotées de moteurs à combustion sont incontestablement Peugeot et « Panhard » . L’origine de la firme, « Panhard » remonte en fait aux environs de 1845 quand l’entreprise exerçait son activité de constructeur de machines outils pour l’industrie du bois . En 1867, le jeune ingénieur René Panhard intègre la firme ou il est rejoint en 1872 par un camarade d’étude Emile Levassor . En 1889, à la mort du propriétaire, les deux amis transforment l’entreprise en petit constructeur automobile « Panhard et Levassor », l’histoire était en marche ….

Signalétique des marques ...

En 1891, la plus ancienne marque française d’automobile construisait donc la toute première automobile de l’histoire qui était en fait un genre de chariot à moteur central . Après de nombreuses tentatives, l’engin va réussir à parcourir sans pannes une distance de vingt kilomètres, exploit phénoménal pour l’époque qui va lui valoir un succès d’estime immédiat . Les « Panhard » vont être synonyme de technique avancée et de sophistication mécanique pendant de nombreuses années comme la transmission à cardans, le moteur à fourreau, le châssis à poutre centrale, les freins hydrauliques aux quatre roues, les suspensions à barres de torsion . Après guerre, « Panhard » confrontée à la crise économique va petit à petit lier des accords avec Citroën pour finalement se faire racheter en 1965 ….



Pour ce qui est des appellations, des badges ou des logos, tout au début les modèles « Panhard » seront principalement baptisés avec des chiffres cet des lettres comme les séries M2E, 4HP, B1, ou XSS, plus tard elles seront badgées avec des noms propres comme les séries Panoramique, Dyna, Dynamic, ou Dynavia mais aussi comme les séries PL17 ou 24CT ….






























Une ancêtre "Panhard et Levassor" ...






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