Moteurs courses Magazine était un magazine automobile français grand public, indépendant, fondé en 1954. C'était un des tout premier magazine sur la compétition automobile de l'époque. Ce magazine voit donc le jour au lendemain de la Seconde Guerre mondiale au 65, avenue d'Iéna à Paris. Il s'agit de l'adresse de l'Action Automobile et Touristique (AAT) qui est en quelque sorte le premier éditeur. Le Directeur Général de cette première mouture du magazine est Louis Valéry Roussel et le rédacteur en chef André Reichel ....
Dès ses débuts, Moteurs courses magazine est une revue haut de gamme, autant dans sa présentation que dans son prix qui est trois fois supérieur aux magazines concurrents de l'époque. En effet, il avait avant l'heure un look moderne et était évidemment assez ciblé CSP+ se présentant sous la forme d'un magazine trimestriel à couverture souple et dos carré, de format 235 x 312, comptant un peu plus d'une soixantaine de pages imprimées sur un papier d'une qualité supérieure à celle que l'on rencontre dans les autres titres de la presse automobile de l'époque. Par contre toutes les pages intérieures sont en noir et blanc, la couleur n'est présente que sur les pages de couverture ....
Moteurs courses magazine était à l'époque une revue de très bonne qualité qui si elle était consacré à ses débuts quasi exclusivement à la course automobile, s'est ouvert au fil du temps aux automobiles de tourisme à tendance sportive, à l'histoire de l'automobile et de ses acteurs, ou aussi à la technique. Durant des périodes données, le magazine a également ouvert ses colonnes à la moto, au motonautisme et même à l'aviation de tourisme. Au fil des numéros, il offrait à ses lecteurs des sujets toujours très documentés avec ses nombreuses photographies de qualité et ses publicités choisies. Avec ses nombreux correspondants et ses journalistes, le magazine traitait les comptes-rendus de beaucoup de compétitions, qu'il s'agisse de Grand Prix, de Rallye, de Critérium, de course de côte, de coupe spéciale ou de course d'endurance ....
La ligne éditoriale de Moteurs courses magazine était assurée par des rédacteurs et personnalités célèbres, réputés et surtout compétents ayant joué un rôle majeur dans la vie de la revue comme par exemple Alain Bertaut, Jean Bernardet, Fernand Bucchianeri, Bernard Cahier, Gérard Crombac, Georges Fraichard, Géo Ham, Jacques Ickx, Roger Labric, Jean Lucas, Laurent Carvin, Jacques Poisson, Louis Valéry Roussel, Luc Augier ou Louis Chiron. Toutes ces signatures prestigieuses ont conféré d'entrée de jeu une certaine crédibilité importante au magazine. Fatalement la publicité va vite être demandeuse mais elle n'occupe qu'une place limitée dans la revue, pas plus de sept pages avec des annonceurs choisis, connus et réputés comme Dunlop, Marchal, Yacco, Kleber Colombes ou Avia ....
Dès 1957, après une dizaine de numéros, la pagination de Moteurs augmente de manière conséquente, de plus de 30 pages car le magazine vient d'intégrer une partie des équipes de trois magazines spécialisés. Deux sont connus de longue date dans notre domaine de prédilection, la Vie Automobile et Automobilia. Fatalement, la variété et la diversité des sujets traités s'accroît pour le plus grand plaisir du lecteur. Mais en 1961, dès le numéro 27, le titre va être racheté par Jacques Dupuy, dirigeant de Excelsior Publication. De nouvelles signatures font leur apparition dans la rédaction comme Georges Galardon, Jean de Montulé, Bernard Hostein, Marc Dory, Philippe Galicier, Gérald Messadié, Jean-Pierre Gratiot, Pierre Allanet, Renault de Laborderie et quelques autres qui vont accentuer encore plus la crédibilité du magazine ....
Georges Fraichard devient le rédacteur en chef de cette nouvelle équipe renforcée, sous la direction de Louis Valéry Roussel et de Jean de Montulé. Le magazine parait désormais tous les deux mois car cela répond à une demande pressante des lecteurs. L'optimisme est de circonstance et on peut lire dans l'éditorial " En moins de deux ans le tirage de Moteurs courses a doublé et sa courbe de vente ne cesse de monter. Oui, grâce à vous, la roue tourne fort bien ". Dés 1971, le magazine devient même mensuel et adopte un format proche du A4 mais il abandonne son dos carré de reliure pour des impératifs de normalisation des fabrications afin d'intégrer et de privilégier un peu plus encore la photographie. À partir de 1972, le magazine va faire machine arrière, c'est le retour au magazine trimestriel de prestige. Plusieurs types de maquettes et plusieurs titres seront essayés. La mise en page est plus aérée, plus moderne d'aspect avec de nouvelles polices de caractères et la revue frise les 120 pages, ce qui profite aux photographies, plus nombreuses et mieux mises en valeur. Si l'essentiel du magazine est imprimé en noir et blanc, la couleur est présente ici et là, avec parcimonie. L'excellent journaliste-pilote Belge Paul Frère fait même son apparition pour étayer le staff ....
Au fil du temps, l'aspect de la page de couverture est modifié, le titre du magazine et son logo le sont également. D'année en année, cette maquette va évoluer par petites touches, au gré des étapes de modernisation et la photo illustrant la couverture est désormais de grande taille. Les couvertures des années 50 un tantinet austères vont s'effacer au profit de présentations plus glamours. Naturellement, la liste des annonceurs s'allonge. Moteurs courses est incontestablement le précurseur de la presse spécialisée dans le sport automobile. Certes il n'est plus le seul en kiosque. Sport Auto vient de voir le jour en janvier 1962 sous l'impulsion de Jean Lucas et Gérard Crombac, deux anciens collaborateurs de Moteurs courses. Mais ce mensuel vendu 2 NF (contre 5 NF pour Moteurs) n'a pas encore le contenu de son prestigieux confrère. D'un numéro à l'autre, imperceptiblement, la partie magazine tend à prendre le pas sur la partie résultats des courses. La revue semble retrouver plus de diversité dans les sujets traités. Encore une fois, la liste des annonceurs confirme le positionnement haut de gamme de Moteurs ....
Avec le magazine Moteurs, c'est à une balade sur une vingtaine d'années d'histoire automobile sportive à laquelle nous avons pu assister, mais dans les années 75, l'automobile a moins la cote. En plus de tuer les pilotes en course, son usage n'a jamais été aussi meurtrier sur les routes de France. En 1972, on y déplorait plus de 18.000 décès. Fin 1973, coup de massue, la conséquence de la crise du pétrole, la compétition automobile vient d'être interdite dans l'hexagone par le Premier ministre Pierre Messmer. Sachant que les courses automobiles sont au départ la principale raison de la création de Moteurs courses magazine, c'est aussi un peu la condition sine qua non de son existence. D'ailleurs d'autres titres spécialisés dans ce créneau éditorial ne survivront pas à cette situation dramatique dans la presse automobile, comme Champion et Virages. Et donc malheureusement, sans tambour ni trompette, Moteurs courses magazine va s'éteindre lui aussi après le numéro 102 en Mars 1974 ....
Sources :
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