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mardi 31 octobre 2017

AutoPop Magazine






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AutoPop Magazine est un ancien magazine généraliste mensuel consacré à l’automobile créé en 1971 dont la rédaction est installée 18 rue Louis Blériot à Clermont-Ferrand dans le département du Puy-de-Dôme en Auvergne. Le directeur de la publication est Claude Vorilhon qui fait aussi office de rédacteur en chef et de responsable éditorial. Ce petit mensuel est diffusé nationalement avec pour devise " la Revue des Pilotes " ....


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Dans les années 70, si vous étiez un peu déjanté, un poil illuminé, mais aussi fan de voitures, il était possible et assez facile de monter sa propre revue et de la faire diffuser en kiosque, un peu comme ceux qui montent un blog ou un site web aujourd’hui. C’est ainsi que naquit à l'époque un magazine devenu mythique aujourd’hui pour des raisons bien différentes que la qualité de ses articles et de ses analyses : AutoPop Magazine ....





Voici un magazine auto qui fleure bon les seventies. Çà se voit dès le premier coup d’œil au style des mannequins et à la mise en page très psychédélique ainsi qu'au lettrage particulier et aux couleurs flashy, le style inimitable "peace and love" de l'époque. Mais la singularité de AutoPop Magazine c'est surtout de la personnalité de son créateur qu'elle provient, car il s'agit de Raël, le très médiatisé gourou de la secte des Élohims ....





En effet le créateur de AutoPop Magazine un certain Raël, de son vrai nom Claude Vorilhon né en 1946 à Vichy dans l'Allier en France, est un ancien journaliste sportif automobile qui est devenu plus tard le fondateur et leader du mouvement raëlien, objet de nombreuses controverses et classé en France comme secte par le rapport parlementaire de 1995. Claude Vorilhon fut auparavant chanteur sous le nom de Claude Celler ....





C'est en mai 1971 que paraît le premier numéro de AutoPop Magazine, revue consacrée au sport auto qui titre en une de couverture « Comment devenir pilote ? »). Le programme comporte principalement des essais de voitures sportives. Toute la revue est entièrement produite à Clermont-Ferrand. La maquette et la composition est assurée par la Société d'Arts Graphiques Appliqués, la photogravure par la Société Photoset, et l'imprimerie par la Société Ouvry. Presque un magazine comme les autres finalement qui s'autoproclame être le n°1 des magazines traitant de sport auto à l'époque, rien que ça ....





AutoPop Magazine_ fonce, pied au plancher, dans le grand circuit de la presse sportive, couvre les courses de seconde zone, s’extasie sur la nouvelle Renault Fuego et donne des astuces pour passer de 0 à 100 km/h en moins de 5 secondes avec une Citroën DS. Mais la sauce ne prend pas, AutoPop est un grand flop, après des couvertures délirantes, des jeux-concours fumeux, des lecteurs rares ou échaudés sans doute, la revue doit tirer sa révérence et s'arrête au n°34, en septembre 1974 ....


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Il faut dire qu’en 34 numéros, AutoPop Magazine n’a pas réussi à prouver sa viabilité car il n'a pas réussi à trouver son lectorat. C’est la faute à la crise pétrolière selon son créateur, pas encore gourou, mais qui tente déjà d’arnaquer pour courir en organisant un étrange concours auprès de ses rares lecteurs, en envoyant 250 Francs de l'époque, on pouvait gagner le droit de courir en Rallye aux couleurs d’AutoPop ....


Sources : © - Wikipédia © - Google Images © - Claude Vorilhon © - Boitier Rouge






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vendredi 26 août 2016

Magazine L'Anthologie Automobile







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L'Anthologie Automobile Magazine est un magazine dit de vulgarisation automobile édité par la SEDETEC (Société d'EDition et d'Etudes TEChniques) et placé sous le patronage de journalistes et d'hommes de l'automobile tels Philippe Charbonneaux rédacteur de nombreux articles et illustrateur de quelques couvertures, Alexis Kow, Le comte Bernard de Lassee et Serge Pozzoli pour ne citer que les plus connus ....


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C'est en 1968 que le premier numéro de L'Anthologie Automobile Magazine est imprimé. Avec une périodicité bimestrielle au début et bimensuelle pour les deux derniers, ce magazine sera aux dires de son Rédacteur en Chef André Gagniard, le premier à traiter de l'automobile ancienne. Par la suite, Philippe Charbonneaux deviendra Directeur Général et Rédacteur en Chef de la revue en janvier 1971 et il sera accompagné à cette occasion d'une toute nouvelle équipe de rédaction ....





Dans les premiers numéros, de nombreux articles de L'Anthologie Automobile Magazine étaient signés par Christian Henry Tavard, le rédacteur en chef technique, et Thierry Mantoux, son assistant. D'autres rédacteurs moins réguliers faisaient par le biais de divers textes part de leur savoir dans différents domaines. Les couvertures des numéros 1 à 4 étaient illustrées à chaque fois d'une voiture ancienne et moderne, toujours de la même marque par exemple Citroën Rosalie et Citroën DS. Assez rapidement les couvertures seront aussi illustrées par un superbe dessin réalisé par différents artistes réputés de l'époque comme Alexis Kow ....





Si les articles de L'Anthologie Automobile Magazine sont majoritairement dédiés à l'automobile par des articles détaillés sur marques et modèles, certains numéros traitent de sujets divers, vélos, motos, engins militaires, miniatures et tout ce qui concerne les voitures anciennes. Jusqu'au numéro 36, la pagination de cette revue était le plus couramment entre 52 et 68 pages. Les deux derniers numéros, le 37 et le 38, ne comptaient plus que 12 pages. Dans les dernières pages de nombreuses rubriques viennent compléter la revue, la vie des clubs, revue de presse, calendrier des manifestations, bibliographie, questions des lecteurs et petites annonces et à partir du numéro 16 de mars 1971, un inventaire des marques françaises débute ....





D'une manière générale, l'éclectisme des questions et des différents sujets abordées dans L'Anthologie Automobile Magazine est susceptible d'attirer plusieurs publics assez différents. En effet, la teneur des articles sur les anciennes demeurait d'un bon niveau. On y racontait par le détail l'histoire de certaines marques tel que Voisin, Mathis, Georges Irat, Delage, Delahaye, Hotchkiss, ou aussi de modèles comme la Traction. Les auteurs revenaient aussi sur certaines grandes épreuves du sport auto comme le Rallye de Monte Carlo, la Paris Vienne, la Targa Florio, Indianapolis, les Mille Miglia, la coupe Gordon Bennett, le GP de l'ACF ou les 24 Heures du Mans ....


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Malheureusement comme pas mal de revue de ce genre, L'Anthologie Automobile Magazine rencontrait des difficultés et Philippe Charbonneaux fit appel en 1971 à un nouveau comité de rédaction ou on pouvait découvrir de nouveaux visages. Mais finalement les affaires ne vont pas s'arranger et le dernier numéro régulier, le 36, était daté de 1974. Le suivant numéro 37 n'était disponible qu'en 1975. Après près d'un an de silence, le magazine était de nouveau en vente, mais il ne s'agissait plus désormais que d'un bimensuel. La revue devint beaucoup moins luxueuse, et ne comportait plus maintenant qu'une douzaine de pages. Ainsi, le numéro 38 édité fin 1975 fut le dernier numéro de l'Anthologie Automobile. La Vie de l'Auto, allait donc prendre le relais pour annoncer l'actualité de la voiture ancienne en 1976 ....




Sources : © - Wikipédia © - Google Images © - Anthologie Automobile © - Carcatalog





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mardi 16 février 2016

Cars of Vinyl






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Cars of Vinyl est un fort bel ouvrage à consulter pour le plaisir des yeux, mais qui ne vous apprendra rien de particulier sur l'automobile, le plaisir est ailleurs. En effet c'est un livre plutôt luxueux qui bien que parlant d'automobiles parle aussi d'autre chose et joue avec habileté sur les souvenirs et la nostalgie. En fait son thème est vraiment particulier puisqu'il s'agit d'un ouvrage qui présente des automobiles au travers de pochettes de disques vinyle d'une époque révolue. En fait, galeries des horreurs pour les uns ou grand bêtisier pour les autres, Cars of Vinyl rappelle le temps insouciant où il était toujours permis de rêver de chevaux et de vitesse ....


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Cars of Vinyl est une compilation réalisée avec passion et talent par Jacques Petit, un collectionneur frénétique qui ayant accumulé une incroyable collection de plus de 1000 albums produits durant une bonne trentaine d'années utilisant l'automobile en bonne place, au risque quelquefois de voler la vedette à l'artiste, et qui a finalement décidé dans faire un livre. A l'heure où l'on prophétise la mort de la voiture-passion, c'est plutôt rafraîchissant. L'auteur collectionneur n'a pas hésité à retrousser ses manches pour rassembler tous ces disques 33 ou 45 tours comportant le moindre bout de carrosserie d'auto ou faisant figurer une automobile entière sur leur belles pochettes, à titre principal ou bien anecdotique. Il suffit de feuilleter le fabuleux livre que signe Jacques Petit aux Editions Drivers pour s'émerveiller ....





Dès le début des années soixante, l'industrie du disque en plein boom économique, utilisa plus que de raison le symbole valorisant d'une auto, pour promouvoir l'image d'un artiste ou d'un album. Du tacot désuet pour musicien populaire, à la limousine luxueuse servant une idole parvenue, en passant par le bus de l'orchestre de bal régional, tout était bon pour le marketing naissant. A cette époque ou l'automobile symbolisait la modernité et la réussite sociale, les vedettes et surtout bien sur leurs producteurs la faisait tout naturellement figurer sur les pochettes de leurs disques. Les grosses cylindrées pour exprimer la vitesse et le luxe, les vieux tacots pour susciter la sympathie, voire l'hilarité. La magie de ce livre Cars of Vinyl est d'offrir à voir ce qu'il plaît à chacun de découvrir. Le plus beau, c'est qu'il reste toujours quelque chose à apercevoir en arrière-plan, caché dans un petit coin de l'image ....







L'occasion était trop belle et il n'en fallait pas davantage pour que germe chez Jacques Petit l'idée d'une collection thématique. C'est justement ce que nous propose l'auteur dans son ouvrage Cars of Vinyl. Mais attention, ce livre n'est pas qu'un simple catalogue ordinaire destiné aux collectionneurs de disques et également d'automobiles. En fait c'est bien plus, c'est un genre de kaléidoscope très amusant de plusieurs décennies de tendances. Ici le kitsch et le vintage l'emportent toujours sur le désuet et le démodé. En plus, cerise sur le gâteau, une petite dose de second degré bienvenue efface totalement toute ringardise au profit d'une délicieuse émotion nostalgique pleine de charme qui devrait plaire au plus grand nombre ....





Pour écrire Cars of Vinyl, l'auteur écume pendant de longues années les bourses aux jouets, les salons d'automobiles anciennes, ou les convention de disques avec en Leitmotiv toujours de la musique et des autos. Il n'y avait pas meilleur guide pour élaborer ce livre un peu fou, Jacques Petit est un collectionneur et un vrai. Ainsi il est parvenu à nous dégoter des pochettes insolites comme celle d'une Rolls-Royce Silver Wraith emmenée dans la célèbre Vallée de la Mort par un Eric Clapton encore méconnu mais décidément iconoclaste. Et que dire de cette Silver Cloud attelée à une petite caravane telle une vulgaire Peugeot 504. Si vous voulez rire, rendez-vous à la page 80 où dix chanteurs panaméens s'entassent dans une malheureuse Citroën Méhari. Sur une autre page découvrez le flegme de la Citroën DS break qui ne bronche pas sous le poids de six jeunes Malgaches avec tous leurs instruments ....







En fait, Cars of Vinyl et aussi un genre de compilation de perles à gogo. Ainsi par exemple, au détour de la page 45, on tombe sur une Austin A90 Atlantic surchargée de cinq jeunes rockers à la mèche gominée, inconscients de la rareté de cette placide auto qui fit un flop retentissant. Sans doute auraient-ils été bien inspirés de se méfier de ce sombre présage car, vingt-quatre ans après la sortie de leur disque, personne ne se souvient plus d'eux. Encore plus savoureux, cet illustre inconnu aujourd'hui, Gerard Cox, qui, comble de l'ironie, roule en gros Hummer et non en Coccinelle. Et que penser de ce petit moustachu à cravate blanche et chemise noire qui pose devant une Fiat Regata flambant neuve sous un titre évocateur : "Ma Vie sans Toi". Autant de perles que l'on découvre au fil des pages, parfois seulement lors de la seconde lecture, une mine de fous rires et aussi d'anecdotes à se raconter ....







Cars of Vinyl est à la fois une galerie des horreurs et un catalogue de rêve. On souffre par moment lorsque on aime vraiment l'automobile à la vue de ces autos malmenées pour les besoins du photographe. Certaines photos laissent des blessures dans la tôle comme dans l'âme, à l'image de cette belle Roadmaster privée d'une partie de sa calandre. Elles devraient malgré tout s'estimer heureuses car elles ont échappé à l’infamie d'une peinture à damier de type Lustucru ou au décor typique psychédélique des années 60. Mais vous pourriez aussi hurler au sacrilège, en découvrant ces opulentes poitrines totalement dénudées jaillir de la malle arrière d'une superbe Citroën DS Cabriolet. Bref, on a jamais vu une telle collection de jeunes imbéciles très chevelus vautrés sur les capots, les ailes ou le toit, le cœur gonflé de folles espérances discographiques, devant l'objectif des photographes ....







Par contre, pour ce qui est de la présentation et de la mise en page de Cars of Vinyl, pas de fantaisie, c'est du sérieux, tout est clair car les autos et les pochettes sont classées en fonction de la nationalité des voitures représentées. L'avant-propos complet situe bien ce type de collection et le contexte dans lequel ont été créées ces pochettes, et il présente l'auteur en expliquant ses choix réalisés dans son ouvrage. Les amateurs de kitch seront comblés par la quantité et la qualité des reproductions mais aussi par la maquette qui est fort plaisante. Ni l'auteur ni même l'éditeur n'ont recherché la facilité puisqu'ils se sont efforcés d'identifier chaque modèle, de citer le nom de chaque artiste ainsi que l'année et le pays d'édition. Sans oublier d'attribuer une note à la rareté de la pochette. Avec ce superbe livre "Cars of Vinyl", les Editions Drivers prouvent une fois de plus, qu'elles n'ont pas peur de s'écarter des sentiers battus trop fréquemment empruntés par les autres éditeurs ....







Vous allez adorer y retrouver c'est sur des artistes que vous avez tous aimé comme Claude François, Franck Alamo, Yves Montand, Elvis Presley, Richard Anthony, Gilbert Becaud, Georges Jouvin, Yvette Horner, Les compagnons de la Chanson, Joe Dassin, Deep Purple, André Verchuren, Blondie, Natalie Cole, Eagles, Stone, Martin Circus, Véronique Sanson, Francis Cabrel, Claude Nougaro, Neil Young, Les Beatles, John Mayall, Bruce Springsteen, Louis Armstrong, Sidney Bechet, Johnny Hallyday, Eddy Mitchell, Blues Brothers, Bob Dylan, et bien d'autres encore ....





Sources : © - Wikipédia © - Google Images © - Challenges © - Cars of Vinyl




Disque vinyl Hervé Vilard et les Girardel's ...





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mercredi 10 février 2016

Henri Chapron - Maître carrossier







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Henri Chapron est né à Nouan-le-Fuzelier en Sologne le 30 décembre 1886 et décédé à Paris le 14 mai 1978, c'était un Maître Carrossier automobile français célèbre et reconnu. Son petit atelier de carrosserie, créé en 1919 se trouvait d'abord à Neuilly-sur-Seine puis après agrandissement à Levallois-Perret, dans les environs de Paris. Passionné d'automobiles Henri Chapron était un artiste, un perfectionniste ayant l'amour des choses bien faites qui ne vivait que pour parfaire son œuvre ....





Henri Chapron était bien plus qu'un simple styliste c'était aussi un redoutable chef d'entreprise. Épaulé par des designers comme Philippe Charbonneaux ou Carlo Delaisse, l'entreprise qui porte son nom est parvenue pendant plus de soixante ans à maintenir sur le devant de la scène le bon goût français en matière automobile. Henri Chapron n'hésitait pas à apporter sur certaines réalisations de ses stylistes sa touche personnelle, la "touche Chapron". L'histoire de cet autodidacte commence en 1899 lorsqu'il quitte l'école primaire avec pour seul bagage son certificat d'étude et qu'il rentre comme apprenti chez un sellier car il a la passion de l'automobile ....





En 1900, alors âgé de 14 ans à peine, Henri Chapron entreprend courageusement son tour de France de compagnon ouvrier sellier qui durera plusieurs années, en passant notamment chez plusieurs carrossiers automobiles. Mais dès 1914, ce tour de France sera interrompu par la guerre. A la fin de la guerre, il épouse Berthe Joséphine Amélie Goberville qui devient sa femme et l'assiste dans la gestion de son petit atelier de carrosserie qu'il vient juste d'ouvrir à Neuilly-sur-Seine. Il débute son activité par la remise en état de voitures qui étaient utilisées pendant la guerre, en particulier des dizaines de Ford T arrivées directement des États Unis. Il les transforme astucieusement en torpédos quatre places ou en coupés chauffeur, plus raffinés que les modèle de série. Ceux ci rencontrent rapidement un grand succès et ses toutes premières publicités vantent ses "Ford francisées", plus élégantes, plus confortables et mieux finies que toutes celles qui sortent des usines de Détroit ....





Mais l'après-guerre n'était pas une période faste pour l'automobile et en Europe, la production automobile s'accroît assez lentement. Si quelques grands constructeurs commencent à produire eux-mêmes leurs carrosseries, quasiment tous les fabricants de châssis indépendants font toujours appel comme aux débuts de l'automobile à des artisans carrossiers. Parmi ceux-ci, Henri Chapron commence à se faire un nom par la qualité de son travail et ses idées nouvelles, et il voit défiler dans ses ateliers une multitude de châssis de différentes marques comme Hotchkiss, Ballot, Delage, Delahaye, Chenard et Walker, ou Panhard et Levassor. A cette époque, Henri Chapron a un avantage, il n'est pas entravé comme beaucoup de ses concurrents par la pesanteur technique alors en vigueur même si cela n'en fait pas pour autant un apôtre de la modernité car il préfère s'en tenir à un classicisme de bon goût ....





Les affaires de Henri Chapron prenant de l'ampleur, dans un contexte de croissance continue et de forte demande de la clientèle, il décide finalement de s'agrandir et il s'installe en 1923 à Levallois-Perret, dans un très vaste hall bâti par Gustave Eiffel au siècle précédent. Dès 1927, les affaires sont florissantes et l'entreprise compte désormais environ 350 personnes (des selliers, des peintres, des ébénistes, des mécaniciens, des tôliers) qui livrent en moyenne trois voitures par jour. Maintenant Henri Chapron ne dessine plus les carrosseries lui même, mais il emploie des bons stylistes, tout en supervisant de très prêt leurs travaux généralement basés sur ses propres idées. Chapron a su se cantonner a du travail de bon goût sans, comme beaucoup de ses concurrents, plonger dans les excès des décorations outrancières et du luxe tapageur. L'entreprise poursuit donc sans cesse son développement, et elle expose très régulièrement toutes ses très nombreuses créations dans les salons automobiles à Paris ou même à Londres par l'intermédiaire de son importateur ....





Au début des années 30, suite à la crise économique de 1929, Henri Chapron est parvenu à son modeste niveau à nouer des alliances plutôt solides et durables, en particulier avec Delage ou Delahaye en comparaison à ses confrères qui subissent la disparition des marques les plus prestigieuses. Ainsi, la sortie de la Delage D8 en 1929 lui fourni une base idéale pour qu'il puisse réaliser un très grand nombre de carrosseries sur ce châssis, qu'il s'agisse de cabriolets, de conduites intérieures, de coaches, car la nature sérieuse des fabrications de Louis Delage s'accommode à merveille du style sage, distingué, et sobre de Chapron. Il noue à cette époque une alliance avec Delahaye qui concerne dans un premier temps la production d'une berline Delahaye 135 sans pilier central, présentée au salon de Paris en 1935. Malheureusement en 1939, la guerre éclate et les ateliers de Levallois-Perret sont eux aussi réquisitionnés par l'occupant comme beaucoup de sites industriels ....


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En 1948, après guerre, les constructeurs d'automobiles de prestige s'engagent dans une mauvaise voie. Les lourds châssis d'avant guerre dotés de vieilles mécaniques désormais d'un autre âge sont habillés par des caisses pseudo modernes qui vont bien vite lasser. Chapron parvient contrairement à beaucoup de ses confrères à conserver un certain équilibre car il sait mieux que les autres échapper à toutes ces compromissions. Chapron qui sait se remettre en question, mais qui voit surtout le nombre de châssis disponibles se raréfier, ose habiller un coupé Simca Sport et il adopte les lignes de "type ponton", qui intègre les ailes dans un seul volume. Mais il a pris le temps d'observer les erreurs de ses concurrents, pour ne pas les reproduire. Ses confrères disparaissent les uns après les autres, Antem, Figoni et Falaschi, Guilloré, Dubos, Faget-Varnet, Pourtout, mais la naissance de la Citroën DS va permettre à Chapron de préparer l'avenir de son entreprise avec cette voiture qui occupera ses ateliers pendant près de quinze ans. En 1956, un des derniers maître carrossier Franay cesse son activité et Chapron récupère sa clientèle. C'est dans ce cadre que le stand Chapron présente au salon de Paris une Rolls Royce et aussi une Bentley. En 1960 Letourneur et Marchand un autre célèbre leader de la fameuse école dy style à la française ferme à son tour ses portes. Henri Chapron est donc le dernier carrossier français de la grande époque à demeurer encore en activité ....





A partir des années 60, Henri Chapron va faire de la Citroën DS un de ses fer de lance et il va décliner cette voiture en de multiples versions en coach, en coupé, en break, en cabriolet voir même en limousine. L'assemblage des voitures s'effectue dans les ateliers de Levallois à partir d'une base livrée depuis l'usine Citroën, mais mécaniquement complète, habillée de son capot, des ailes avant et du pare-brise. Les DS arrivent ainsi partiellement carrossées, par grappe de cinq ou six châssis motorisés, les commandes sont acceptées au Salon de Paris, pour des livraisons prévues à partir du printemps de l'année suivante. Ses nombreuses versions les plus réputées et enviées sont la Croisette, la Caddy, la Concorde, la Dandy, la Palm Beach, la Leman, la Majesty, la Prestige, la Paris, ou la Lorraine. Mais ses bonnes relations privilégiées avec la firme du Quai de Javel vont lui permettre aussi de proposer des versions de la SM et plus tard de la CX avec des modèles comme la belle Opéra, la Mylord, ou la Landaulet. Fort de ce succès, Chapron réalisera aussi quelques voitures très spéciales pour la présidence de la république Française ....





Grâce aux nombreuses Citroën qui auront assuré un certain niveau d'activité, la carrosserie Chapron gagne encore de l'argent, même si les méthodes de production tendent à vieillir, et si le poids des charges devient difficile à supporter. Toutes ces transformations auront fourni du travail pendant une bonne quinzaine d'année, mais Citroën décide de retirer la DS de son catalogue et la carrosserie est ainsi privée d'une part importante de son activité. En entrepreneur avisé, Henri Chapron va donc diversifier son activité en se concentrant dorénavant sur le blindage, l'habillage et le garnissage intérieur des voitures avec une finition particulièrement luxueuse car le client pouvait piocher dans une très longue liste d'options comme les divers habillages en cuir, les enjoliveurs chromés sur les arches de roues, les baguettes décoratives, les toits transparent en plexiglas, les téléphones, les glacières, les tablettes escamotables, ou les bars emménagés. Finalement en 1975, Peugeot, qui s'apprête à commercialiser sa berline haut de gamme 604 dessinée par Paul Bracq contacte Chapron afin d'élaborer une version luxueuse de sa nouvelle venue. Après la DS et la SM, ce sont désormais les commandes spéciales sur base Peugeot 604 qui permettent à Chapron de conserver un certain niveau d'activité pour l'entreprise ....





Les lignes des voitures Chapron présentent la particularité d'une sobre homogénéité esthétique, et ce quelque soit le châssis utilisé. Le carrossier représente le bon goût français, sans exubérance. La clientèle apprécie cette simplicité mais non dépourvue d'élégance, et des proportions justes. Il n'y a pas de note discordante ni non plus de proposition trop osée, preuve d'un travail à chaque fois mûrement réfléchi, effectué sans empressement. Henri Chapron fut toute sa vie en relation avec de nombreuses personnalités, qu'elles soient de la politique, des affaires ou du spectacle. En homme droit, honnête et rigoureux, il n'a jamais cherché à tirer profit de ces relations. En 1963 Henri Chapron reçoit la médaille de vermeil de la ville de Paris et en 1966 il est honoré du Grand Prix de l'Art et de l'Industrie. Henri Chapron décède à l'âge de 92 ans, il est inhumé au cimetière du Trocadéro. Son entreprise a connu des hauts et des bas, mais elle est toujours demeurée indépendante. Henri Chapron a été le seul carrossier des années 30 à avoir su négocier le difficile virage des années 50 ....





Sources : © Wikipédia - © Google Images - © YouTube
- © Henri Chapron - © Carcatalog



Renault Frégate Coach Henri Chapron - 1958 ...



Citroën DS 21 Coupé Le Dandy Henri Chapron - 1965 ...



Citroën SM Mylord Henri Chapron - 1975 ...





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