Ford ferme ses usines au Brésil











L'histoire commence dans les années 1920, lorsque le célèbre industriel américain Henry Ford a construit sa ville idéale qu'il baptise Fordlândia, au cœur de l’Amazonie brésilienne. C'est en fait une cité ouvrière du monde américain bâtie en 1928, sur une immense concession au bord du Rio Tapajós dans l'État de Pará au Brésil. Elle se situe à mi-parcours entre Santarem et Itaituba. Elle est reliée par une piste de 50 km à la Transamazonienne afin de répondre au besoin grandissant d’exploiter le caoutchouc naturel pour la fabrication à moindre coût des pneumatiques des voitures en plein essor ....





Henry Ford avait l'intention d'utiliser Fordlandia comme une source d’approvisionnement en caoutchouc pour les pneus des voitures Ford, en mettant fin à sa dépendance avec le caoutchouc de la Malaisie britannique. Il voulait en faire la plus grande plantation de caoutchouc du monde, avec une matière bon marché, qui réduirait par conséquent le coût de ses pneus. « Nous n’irons pas en Amérique du Sud pour faire de l’argent, mais pour aider à développer cette terre merveilleuse et fertile », avait déclaré Henry Ford à l’époque. Il achète un immense terrain, délocalise les hommes et les machines ....





De gros moyens sont déployés pour attirer et rendre la vie des ouvriers plus agréable. Les maisons des contremaîtres américains répondaient aux exigences du confort moderne. Jamais la jungle n’avait connu de tel luxe. Pour attirer la main-d’œuvre, Henry Ford fait construire un hôpital moderne, des écoles, une bibliothèque, un terrain de golf. Mais les plans ambitieux de Ford se heurtent vite à des problèmes de taille. En dix ans, tous les hévéas seront décimés par un champignon, transformant le rêve de Ford en ville fantôme. Et le climat fait de très nombreux morts. Pire, à partir de 1945, le développement de la production de caoutchouc synthétique a réduit la demande mondiale en caoutchouc naturel. Les rêves et les investissements de Ford cessent brutalement ....





Malgré cet échec cuisant, Ford “L’icône du capitalisme du XXe siècle” a aussi été le premier constructeur à se développer au Brésil et a y produire avec succès plusieurs modèles de voitures adaptées à ce marché spécifique qui se sont bien vendus. Au fil des années, le géant de Dearborn au Michigan va même construire jusqu'à trois usines de production sur le sol brésilien pour produire en masse des voitures comme par exemple la LTD, la Corcel, la Ikon, ou la flotte de voitures Ka de la police nationale, autant de modèles spécifiques adaptés aux besoins du marché local ....





Après cette expansion jusqu'aux années 2000, Ford va cependant arrêter complètement en 2019 la production de camions. Et malheureusement, tout récemment, après un peu plus de 100 ans de présence dans le pays, la firme Ford vient d’annoncer qu’elle cessera toutes ses activités de production au Brésil. Cette décision implique la fermeture de 3 sites de production, et la mise au chômage d’environ 5.000 travailleurs. Dans un secteur plongé dans la crise par la pandémie de Covid-19 qui n'a fait qu'augmenter la capacité de production inutilisée et la réduction des ventes en provoquant des années de pertes significatives, ces mesures devraient permettre au constructeur d'économiser 4,1 milliards de dollars ....





En février 2019, Ford avait déjà fermé sa plus ancienne usine au Brésil, qui employait plus de 3.000 personnes dans le pôle industriel historique de Sao Bernardo do Campo, près de Sao Paulo, dans le cadre d'un plan de restructuration mondial. Le constructeur automobile a précisé que la production allait cesser "immédiatement" dans les usines de Camaçari (nord-est) et Taubaté (sud-est), et que seule serait maintenue la fabrication de certaines pièces pendant quelques mois pour assurer le service après-vente. L'usine d'Horizonte, dans l'Etat du Ceara (nord-est), va pour sa part continuer à fonctionner jusqu'au quatrième trimestre 2021 ....





"Nous savons que ces décisions sont très difficiles, mais nécessaires, pour créer une entreprise saine et durable", a déclaré le président de l'entreprise, Jim Farleye. "Nous allons travailler d'arrache-pied avec les syndicats, nos employés et nos autres partenaires pour mettre en place des mesures qui aident à faire face à l'impact difficile de cette annonce", a déclaré Lyle Watters, PDG de Ford en Amérique du Sud. "Le secteur automobile a connu une forte consolidation ces dernières années. General Motors en particulier a pris des mesures énergiques pour se retirer de marchés qui n'avaient pas de sens sur le plan financier. Le retrait de Ford du Brésil confirme qu'ils sont prêts à prendre les mêmes décisions concernant les marchés peu performants", a estimé l’annaliste Karl Brauer ....


Sources : © Wikipédia - © Google Images - © Ford
- © Challenges - © AutoMania






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