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vendredi 29 septembre 2017

Grand Prix de Monaco de Formule 1






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Le Grand Prix de Monaco est une des plus anciennes et l'une des trois courses les plus prestigieuses au monde, disputée en Principauté de Monaco, sur un circuit urbain conçu en 1929, par Antony Noghes fils du président de l'Automobile Club de Monaco, sous les auspices du Prince Louis II de Monaco. Cette création répondait au défi d'organiser une compétition sur le territoire exigu de Monaco, environ 1,5 km2 à l'époque, condition requise par la Commission Sportive Internationale pour que l'Automobile Club de Monaco soit désormais reconnu internationalement ....


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Le 14 Avril 1929, le Prince Pierre inaugure, par un tour d’honneur effectué à bord d’une Torpedo Voisin, conduite par Charles Faroux, directeur de course, le circuit du 1er Grand Prix de Monaco. Il y avait seulement 16 voitures sur la grille de départ tirée au sort, 8 Bugatti, 3 Alfa Romeo, 2 Maserati, 1 Licorne, 2 Mercedes SSK qui ont mis tout Monaco en émoi. Le pilote Anglais Grover Williams gagne ce tout premier Grand Prix sur une Bugatti 35 B de couleur verte en 3h56’11 en ayant effectué les 100 tours à une vitesse moyenne de 80,194 k/h. La course remporta un succès triomphal qui ira grandissant au fil du temps comme en témoignent les quelques 80 affiches officielles que je vous présente ici classées années par années. Des années 30 aux environ des années 70, ces superbes affiches vintage et très kitch sont dessinées par des artistes talentueux de renom comme Géo Ham, Alex Kow, André Bermond, Falcucci, Luc Barbier, Théo Roger ou Michael Turner. Ensuite avec l'aire de la PAO, elles ne seront plus que "photo-composées" et seront donc bien moins courtisées par les collectionneurs qui préfèrent l'époque vintage ....





Interrompue pendant la guerre de 1938 à 1947, le Grand Prix de Monaco reprend en 1948 pour ne plus jamais s'effacer du calendrier. Le 21 mai 1950, le circuit accueille la seconde manche du tout nouveau et premier championnat du monde des conducteurs, enlevée par l'Alfa Romeo de Juan Manuel Fangio. Le circuit serpente autour du port Hercule, dans les rues de Monte-Carlo et de La Condamine, enchaînant les virages serrés au milieu de rails de protection. Il n'y a aucun espace de dégagement entre la piste et ceux-ci ce qui implique la présence de grues à plusieurs endroits pour dégager les monoplaces accidentées au plus vite. La piste étroite est exigeante et rend les dépassements difficiles cependant, au fil des années, l'Automobile Club a apporté des améliorations constantes notamment en ce qui concerne l'aménagement des nouveaux stands de ravitaillement ....





De nos jours, parmi toutes les courses du calendrier de Formule 1, aucun circuit ne peut vraiment atteindre le niveau d’excellence, d’élégance et de technicité du Grand Prix de Monaco. De la place du Casino jusqu’à l’épingle la plus célèbre du monde, en passant le tunnel et en longeant les luxueux yachts amarrés dans le port, le circuit de Monte-Carlo est un tracé de légende aux virages remplis d’histoire. Extrêmement éprouvant pour les pilotes comme pour les écuries, le circuit de Monte-Carlo, niché au cœur des rues élégantes de la Principauté, a nourri les rêves d’amateurs de sport automobile pendant des décennies. Pour certains pilotes, remporter le Grand Prix de Monaco est d’autant plus prestigieux qu’il est extrêmement difficile d’effectuer des dépassements dans ce tracé étroit et compliqué à appréhender ou il faut jouer l'équilibriste entre les rails. La concentration doit rester au maximum, l'effort est constant et soutenu sur toute la longueur de la course, le calme et la maitrise de soi est absolument nécessaire et tous espèrent que la pluie ne viendra pas compliquer les choses ....





L'aura du Grand Prix de Monaco, le glamour et la passion qu'il inspire en font un événement incontournable de chaque saison de Formule 1. Seuls les plus grands pilotes se sont imposés à plusieurs reprises sur ce circuit de légende et ils ne sont pas si nombreux, seulement une quinzaine en plus de 75 ans :

  • 6 victoires - Brésil - Ayrton Senna 1987, 1989, 1990, 1991, 1992, 1993
  • 5 victoires - Royaume-Uni - Graham Hill 1963, 1964, 1965, 1968, 1969
  • 5 victoires - Allemagne - Michael Schumacher 1994, 1995, 1997, 1999, 2001
  • 4 victoires - France - Alain Prost 1984, 1985, 1986, 1988
  • 3 victoires - Royaume-Uni - Stirling Moss 1956, 1960, 1961
  • 3 victoires - Royaume-Uni - Jackie Stewart 1966, 1971, 1973
  • 3 victoires - Allemagne - Nico Rosberg 2013, 2014, 2015
  • 2 victoires - Argentine - Juan Manuel Fangio 1950, 1957
  • 2 victoires - France - Maurice Trintignant 1955, 1958
  • 2 victoires - Autriche - Niki Lauda 1975, 1976
  • 2 victoires - Afrique du sud - Jody Scheckter 1977, 1979
  • 2 victoires - Royaume-Uni - David Coulthard 2000, 2002
  • 2 victoires - Espagne - Fernando Alonso 2006, 2007
  • 2 victoires - Royaume-Uni - Lewis Hamilton 2008, 2016
  • 2 victoires - Australie - Mark Webber 2010, 2012
  • 2 victoires - Allemagne - Sebastian Vettel 2011, 2017 ....






Depuis le milieu des années 50 à nos jours, les pilotes français qui se sont imposés pour le Grand Prix de Monaco lors d'un championnat du Monde de Formule 1 se comptent sur les doigts d'une seule main, c'est dire la difficulté de l'exercice, le record reviens au quadruple Champion du Monde Alain Prost avec 4 victoires :

  • 1955 - Maurice Trintignant sur Ferrari
  • 1958 - Maurice Trintignant sur Cooper-Climax
  • 1972 - Jean-Pierre Beltoise sur BRM
  • 1978 - Patrick Depailler sur Tyrrell-Ford
  • 1984 - Alain Prost sur McLaren-TAG
  • 1985 - Alain Prost sur McLaren-TAG
  • 1986 - Alain Prost sur McLaren-TAG
  • 1988 - Alain Prost sur McLaren-Honda
  • 1996 - Olivier Panis sur Ligier-Mugen Honda ....



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Pour l'édition 2017, le Grand Prix de Monaco proposait une longueur du circuit de 3.337 km. Les pilotes devaient effectuer 78 tours soit une distance de course de 260,286 km que le vainqueur Sebastian Vettel a réalisé à une vitesse moyenne de 149,105 km/h. Pour ce qui est des records, le meilleur tour en course date de 2004 avec Michael Schumacher sur Ferrari en 1 min 14 s 439, et le record absolu de tous les temps sur un tour le plus rapide du circuit date de 2017 avec Kimi Räikkönen sur Ferrari en 1 min 12 s 178 ....


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La pole position de Kimi Räikkönen en 2017 ...



Sources : © - Wikipédia © - Google Images © - ACM © - Formula 1 © - FIA






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lundi 3 novembre 2014

Alex Kow - Dessinateur






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Alex Kow de son vrai nom Alexis Kojewnikow était d'origine Russe, mais il coupa définitivement les ponts avec son pays natal lors de la révolution de 1917. En effet, Russe , mais aussi Russe blanc, il se vit claquer au nez la porte de son pays natal par les bolchéviques. Le père d'Alexis était un universitaire russe parlant sept langues, homme de lettres et journaliste, qui voyageait beaucoup en Europe Occidentale.
A la suite des évènements politiques de 1905, il quitta son pays. Son fils Alexis fut mis en pension à Lausanne en Suisse en 1908. Grâce à la générosité d'une famille helvétique, il parvint à poursuivre ses études jusqu'à intégrer le Collège Technique des Arts et Métiers de Genève. C'est dans cette famille d'accueil qu'il attrapa le virus de l'automobile car le chef de famille possédait une splendide Rochet Schneider, et c'est à son bord que le jeune étudiant fit ses premiers tours de roues en tant que conducteur ....


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La révolution sociale et technologique de l’après-guerre fera démarrer sa carrière et son activité de dessinateur publicitaire. Grâce çà sa formation de dessinateur industriel des Arts et Métiers et avec ses diplômes en poche, Alex Kow va passer de l’autre côté de la frontière, la France de l’entre-deux-guerre et son effervescence de constructeurs d’autos qui offre aux jeunes hommes un terrain d’action riche d’opportunités. L’ère est au modernisme, le culte de la machine atteint son apogée, déclamé par les poètes qui s’extasient devant la beauté et les bienfaits de la matière enfin maîtrisée. Dans ce climat d’euphorie mécanique, l’automobile est reine et Kow devient son apprenti-courtisan ....


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Son premier emploi, il le trouva dans le bureau d'études d'un carrossier de Levallois. Curieux de ce qui se passait dans les ateliers et avide de conseils, il y fut chaleureusement reçu par les contremaîtres, mais conscient de ses faiblesses techniques, Alexis ne manquait pas de parfaire son savoir le soir chez lui en étudiant des ouvrages spécialisés. Ainsi donc, il fait ses premières passes d’armes sur des châssis, comme le veut la tradition du moment. La clientèle des années 20 recherche l’automobile exceptionnelle qu’elle fait souvent réaliser en combinant mécanique de fiabilité éprouvée et carrosserie dessinée par des hommes dont c’est l’unique métier.
C’est à cette école aussi enrichissante qu’astreignante, que Alexis Kow développe sur le papier ce qui sera son style. Des lignes d’une grande élégance exprimées par une rigueur de trait, une attaque de l’image dynamique renforcée par des lignes de fuite tendues, une mise en valeur des surfaces par le travail des ombres et des hautes lumières ....


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Son employeur était emballé par le coup de main de Kow, capable grâce à sa formation artistique de présenter des automobiles en perspective, ce que ne savaient pas faire les dessinateurs industriels. Les clients de la carrosserie croyaient ainsi avoir à faire avec une grosse société, dotée de moyens conséquents, et cela attirait inévitablement une nouvelle clientèle qui contribuait à la notoriété grandissante de l'entreprise.
Alexis Kow, tout en travaillant sur des maquettes publicitaires pour son employeur, ne cessait d'être sollicité par d'autres carrossiers, séduit par son talent rare. Mais il déclinait poliment les offres, ce qui inévitablement avait pour effet de faire monter les enchères. Finalement, il décida de proposer ses services à plusieurs constructeurs et il eut l'embarra du choix, et sélectionna la maison Panhard et Levassor ....



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Le premier travail de Kow pour Panhard date de 1922. Il exposa trois idées à la marque, deux s'inspirant des recommandations du constructeur, et une de sa propre inspiration, et c'est cette dernière qui fut retenue. Il s'agissait d'un torpédo reposant sur une flèche, avec le texte " Rapide comme la flèche ". Finalement la collaboration avec Panhard fut suspendue en 1923. Artiste au talent désormais reconnu, Kow, qui n'avait pas encore 25 ans en ce début des années folles, fut contacté pour assurer l'exécution des catalogues et annonces publicitaires de plusieurs marques ou il donne la pleine mesure de son amour pour l’art mécanique. Ainsi les pages du magazine « L’llustration » reproduiront pendant deux décades les traits à l'encre de chine d'Alexis ou savamment il a contribué à formuler, à sa manière et dans son domaine, le caractère de cette vision qui s’appelle déjà l’Art nouveau ou l’Art moderne.
Le travail de l'artiste fut reconnu au Polo de Bagatelle en 1933 par l'obtention du " Premier Grand Prix ", la plus haute récompense. Grâce à cette notoriété, on doit à Alexis Kow, hormis les catalogues et les publicités pour Panhard, quelques monuments de l’image publicitaire pour d'autres marques comme entre autre Bugatti, Cibié, Delahaye, Englebert, Hotchkiss, Licorne, Marchal, Matford, Peugeot, Pirelli ou Salmson ....


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Après guerre, la roue tourne et l’automobile avance sur la voie du banal, de la production de masse, de l’objet-outil, en laissant de côté ceux qui chantèrent ses louanges et démode la fonction même de dessinateur publicitaire. L’élégance n’est plus de mise, seul compte le prix, et beaucoup ne se relèveront pas de cette fracture. Alex Kow, l’homme des années 30, pondéré, élégant, mondain n'est plus à la mode et une page est tournée.
Au final, une nouvelle génération d'illustrateurs affichistes voyait le jour, proposant un style plus novateur qui ne faisait, malgré les efforts de Alexis Kow, que dater un peu plus sa griffe si personnelle mais il demeure un tâcheron, un petit maître dans son domaine. Ses œuvres, classiques dans leurs exécutions à la gouache et aquarelle ou bien à la plume et au crayon gras, possèdent cependant un charme que l’on ne pourrait leur ôter. Harmonieuses, équilibrées et raffinées, elles sont les témoins d’une époque où seuls comptaient les signes extérieurs d’élégance ! Une qualité qui n’a pas de prix ....

Sources : © - Panhard Racing © - Wikipédia © - Google - Images © - Carcatalog






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