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samedi 5 novembre 2011

Maserati Khamsin - 1977



MASERATI KHAMSIN ….







Entre le premier et le second choc pétrolier, les temps sont durs pour l’industrie de l’automobile et encore plus durs pour les officines Italiennes qui fabriquent des voitures de sport . Ferruccio Lamborghini s'est retiré dans ses vignobles de Lambrusco, laissant sa firme en banqueroute, tandis que l'avisé Enzo Ferrari, le voisin de Modène s'est mis à l'abri des turbulences en vendant sa maison au géant Fiat . En quête de sérénité, « Maserati » s'acoquine avec un protecteur contre-nature, le Français Citroën . Les gens du quai de Javel vont d'ailleurs s'inviter techniquement dans la conception des modèles suivants Bora et Merak . C'est en raison du fort mécontentement de la clientèle concernant ces modèles que la direction italienne de "Maserati" arriva à convaincre Citroën qu'une voiture GT ne peut se contenter des à peu près de la marque aux chevrons ….



La toute nouvelle Maserati Khamsin est le résultat de cette reprise en main technique de la marque . Cette GT fabriquée par Maserati de 1974 à 1982, dont le nom est celui d'un vent chaud et violent qui souffle dans le désert d'Égypte, fut présentée pour la première fois au Salon de Paris en octobre 1973 . La Khamsin est un pur coupé 2+2 GT dont le dessin est dû au crayon de Marcello Gandini alors chef de projet chez le maître carrossier Bertone avec des finitions très luxueuses où l'on trouve en série la climatisation, un habillage complet en cuir et la radio, le summum pour l'époque . Pour corriger la voie prise par Citroën, la Khamsin revient au concept traditionnel de la GT à moteur avant après le lancement des Bora et Merak à moteur central arrière . L' Ingénieur Giulio Alfieri (à l'origine du V12 Lamborghini encore utilisé sur la Murcielago) donne naissance à un nouveau châssis composé d’une plate-forme caissonnée ultra rigide, doté d'un faux châssis arrière tubulaire monté sur silent-blocks, qui intègre la suspension arrière à roues indépendantes et 4 amortisseurs, ainsi que le différentiel . L’ensemble est beaucoup plus moderne et enfin digne d’une GT de la marque ….



La carrosserie très effilée de la Maserati Khamsin, conçue par Bertone, comportait de très importantes surfaces vitrées dont la jupe arrière, elle aussi vitrée, qui incorporait les feux arrières . Elle reposait sur le châssis tubulaire mis au point pour la Maserati Indy dont elle reprenait aussi l'empattement . Outre ses lignes épurées et cunéiformes propres au wedge design, la ligne magnifique de Marcello Gandini présente plusieurs caractères originaux, dont l’ouverture de prises d’air asymétriques sur le capot . Quant à la poupe taillée verticalement, elle est traversée d’une large baie vitrée qui conjugue élégance, visibilité et sécurité . Dégageant l’espace arrière, la roue de secours prend place à l’avant de la voiture sous le radiateur . Au rayon design, l'ambition affichée est de rééditer le hold-up de 1966, quand la Ghibli avait ramené au rang de Fiat profilées les berlinettes Ferrari, en taillant leurs rondeurs à coup de rasoir . Au final, l’insolite Maserati Khamsin arbore un look différent mais très accrocheur qui va plaire ....



Plus prosaïquement, la Maserati Khamsin doit ses proportions ramassées sur l'arrière et son interminable capot à son architecture technique, mais Gandini a su les exploiter à merveille pour créer ce superbe profil atypique . En effet, la caractéristique essentielle qui donnera sa personnalité esthétique à la Khamsin, c’est son moteur qui est notablement reculé derrière l'essieu avant, et la roue de secours qui vient se loger dans le museau de la voiture pour une répartition idéale du poids . Elle offre une meilleure tenue de route bien aidé par une suspension arrière indépendante par bras triangulés . De plus, elle est équipée en série d’une direction à assistance variable d’origine Citroën, ainsi que les freins assistés (circuit à haute pression) du Quai de Javel . Malgré ses excellentes qualités, la fiabilité maison enfin retrouvée et ses très bonnes performances routières, la magnifique Maserati Khamsin sera très pénalisée par le premier choc pétrolier de 1973. Sa consommation moyenne était de 17,5 litres d'essence aux 100 km . A cela s'ajoutèrent les difficultés financières de Citroën, qui après avoir vendu tout ce qu'elle a pu de Maserati, en déposera le bilan en 1975 ....



Pour la partie mécanique de l’étonnante Maserati Khamsin, la firme a repris son fameux moteur V8 à quatre arbres à cames en tête de 4.930 cm3 développant 320 chevaux à seulement 5500 t/mn . Même si Citroën voudra maintenir certaines de ses solutions techniques comme la direction à assistance variable ou l'embrayage hydraulique, ces composants seront tous fiabilisés par les ingénieurs Maserati . La transmission était disponible au choix avec une boîte de vitesses manuelle ZF à 5 rapports ou une boîte automatique Borg-Warner . Avec un poids total assez maitrisé d’environ 1600 kg, la voiture ainsi motorisé marche comme un avion . Ce légendaire V8, coupleux et rageur à la fois, catapulte l'auto à 280 km/h et expédie le 0 à 100 km/h en 6 secondes . Finalement c’était une Gran Turismo italienne qui avale la strada avec une aisance et une compétence de berline allemande . La production totale s'est arrêtée après seulement 435 exemplaires ce qui en fait une pièce rare dans la catégorie des Vintage Classic ....




Caractéristiques techniques :

  • Moteur : V8
  • Cylindrée : 5.0 Litres
  • Puissance : 320 chevaux à 5500 t/mn
  • Couple : 450 Nm à 5500 t/mn
  • Vitesse : 282 km/h
  • Accélération : Le 0 à 100 en 6’’0







La « Maserati Khamsin », c'est ça ...



La « Maserati Khamsin », c'est ça ...





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