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vendredi 2 décembre 2022

Monica 560 - 1974











C'est en 1966 que Jean Tastevin, passionné d'automobile et ingénieur diplômé de l'École centrale de Paris qui possédait personnellement des modèles Aston Martin et Facel Vega, lance la marque de voiture de luxe Monica, nommée ainsi en l'honneur de son épouse, Monique Tastevin. La marque établie à Balbigny dans le département de la Loire va construite des Grand Tourisme entre 1972 et 1976 ....





Depuis la seconde guerre mondiale les constructeurs Français ont désertés le secteur prestigieux et lucratif du “haut de gamme”, en effet, les années ’50 verront la fin des grands carrossiers qui ont fait le prestige de la belle voiture Française de l’entre-deux guerres, Saoutchik, Figoni & Falaschi, Pichon-Parat ou Pourtout. Il y aura bien encore Jean Daninos et ses Facel-Véga pour faire encore illusion une dizaine d’années entre 1954 et 1964, puis…, plus rien. Notre entrepreneur Jean Tastevin envisage de redonner à la production française un modèle de prestige, qui en manque tant depuis la disparition des Bugatti, Delage, Delahaye, Hotchkiss, Salmson ou Talbot. L'idée et le concept de la Monica 560 était sur les rail ....





Le projet est des plus ambitieux, construire une voiture somptueuse dotée d’une ligne italienne, sorte de Ferrari quatre portes, mais mieux finie et moins bruyante. Un modèle luxueux et silencieux équipé d’une boîte automatique et doté d’un gros couple. Assez proche en somme de la Facel Véga Excellence, mais sans son design américanisé, la Monica 560 s’adressera à une clientèle très élitiste, des happy few capables de payer un prix très élevé. Ce modèle, dont l’étude débute en 1966, sera selon son idée une berline capable de rivaliser avec les meilleures. Il en confie la conception à l’Anglais Chris Lawrence, qui dessine le châssis et propose d’y installer un V8 ....





La Monica 560 est un savant mélange des styles britannique et italien. En effet, c'est Tony Rascanu, un jeune designer Roumain ayant démarré chez Bertone, qui est missionné par Jean Tastevin pour retoucher la Monica. Le " mannequin " en bois du prototype qui permettra de façonner les tôles d'acier, est construit chez le célèbre carrossier Henri Chapron à Levallois. Puis ensuite, direction Turin chez Vignale pour l'assemblage et formage avant de finir chez Airflow-Streamlines ou le styliste David Coward va encore retoucher quelques détails qui présenteront les formes définitives de la Monica. Nous sommes alors en 1971 et la Monica 560 a enfin trouvé sa forme définitive ....





Pour le châssis, Chris Lawrence s’inspire directement de son expérience de la compétition, et conçoit un ensemble constitué de tubes à section carrés soudés entre eux, alliant légèreté et rigidité, en vue d’obtenir une tenue de route sans reproche, comme il sied à une telle machine. L’empattement de 2.77 m, la longueur de 4.92 m, la largeur de 1.80 m, et la hauteur de 1.34 m permettent une habitabilité “fort intéressante”. La Monica 560 présentée au Salon de Genève 1973 adopte son style définitif avec une partie avant rappelant la Maserati Indy avec une ligne bien plus sportive et sensuelle. L’arrière évoque également le design italien de la fin des années 60, avec des allures d’Iso Fidia ou de Monteverdi 375/4. Le profil est racé avec sa cellule centrale, notamment la découpe des portes qui rappelle celle des berlines Lagonda modernes, basées sur les Aston Martin V8 ....





L'habitacle de la Monica 560 est un véritable écrin pour quatre personnes avec du cuir Connoly, moquette épaisse en pure laine, planche de bord en bois rien n'est laissé au hasard pour celle qui doit synthétiser au mieux l'élitisme de Rolls-Royce et le racé et félin de Jaguar. La batterie de compteurs et manos en tout genre sont regroupés derrière le volant en bois Personal à trois branches aluminium et moyeu siglé du "M" stylisé de Monica. A noter que les compteurs Jaeger sont élégamment estampillés Monica. Dans les équipements très haut de gamme de l'époque une hi-fi avec un magnétophone lecteur de cartouches stéréo 8 pistes, radio, climatisation. Pour le luxe ultime, les portières étaient équipées d'un mécanisme d'ouverture et fermeture électrique. Trois teintes de cuir Marine, Havane et Champagne étaient disponibles ....





Pour ce qui est de la motorisation, la Monica 560 porte ce nom à cause du gros moteur V8 américain Chrysler de 5,6 litres de cylindrée qui est reconnu pour sa fiabilité puisque produit aux Etats-Unis en grande série. Le moteur qui développe 285 chevaux à 5400 tr/mn et un couple copieux de 46 mkg à 4000 tr/mn est accouplé au choix à la transmission automatique Torqueflite à trois vitesses ou à la boîte manuelle ZF à cinq rapports. Pour un poids à vide de 1821 kg, la vitesse maximale dépassait les 240 km/h. La voiture était pourvue d'une ligne d'échappement en inox et de quatre pneus Michelin performants. Produite à seulement 28 exemplaires, cette voiture est le témoin d'une aventure hors norme, l'ultime tentative de faire renaître une marque française de luxe. En plus de son attrait, elle représente donc aussi un jalon historique ....


Caractéristiques techniques :

  • Énergie : essence
  • Moteur : V8
  • Couple : 46 mkg à 4000 tr/mn
  • Puissance : 285 chevaux à 5400 tr/mn
  • Transmission : Automatique 3 rapports Torqueflite ou manuelle ZF 5 rapports



Sources : © Wikipédia - © Google Images - © Monica
- © MotorLegend - © Gatsby - © Aguttes - © Artcurial





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