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jeudi 5 janvier 2017

Prospectus Automobiles Vintage






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Quel passionné d'automobiles n'a pas en sa possession au moins un exemplaire d'un quelconque document publicitaire d'une marque qu'il affectionne. Que ce soit un catalogue, un flyer, une brochure, un prospectus, un dépliant, une carte postale ou un dossier, le choix est si vaste et si varié que certains en font même collection ....


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Je me suis volontairement limité dans cet article pour vous présenter seulement un petit échantillon de quelques prospectus basiques, donc un simple feuillet en recto verso sur un papier légèrement épais et d'un format plutôt réduit. Il faut savoir que le premier prospectus publicitaire a été édité par Panhard et Levassor en 1892 et que c'est ensuite devenu un support en vogue très prisé par tous les constructeurs automobiles. Après guerre, toutes les marques, même les plus rares, populaires ou luxueuses ont droit aussi à leur prospectus, c'est devenu un incontournable ....





Suivant la marque automobile qui le produit, le prospectus publicitaire est souvent une question de moyens, d'inspiration ou simplement de mode. Tantôt basiquement descriptif, quelque fois poétique, simplement technique ou au mieux artistique, le prospectus publicitaire fait souvent rêver et permet à celui qui les collectionne de rassembler un musée imaginaire que personne n'arriverait à concrétiser en réel ....





Si les plus anciens prospectus publicitaires des années 30 à 40 étaient les plus simples et les plus classiques, le plus souvent en noir et blanc ou au mieux en trois couleurs avec un message très court qui devait frapper les esprits, ceux des années 50 étaient carrément plus beaux, bien plus soignés et invitaient donc a une visite au showroom de la marque pour un essai de la voiture présentée. En fait ils créaient un style à part entière car ils étaient illustrés de dessins très réalistes et colorés ....





Ce style si particulier du genre art-déco est le plus recherché par les collectionneurs car on y trouve des œuvres graphiques de dessinateurs illustrateurs célèbres de l'époque comme par exemple Géo Ham, Alex Kow, Rob Roy, Janko, Gerry Bishop, Théo Brugière, R. Géri, René Luc, Raoul Auger, Luc Barbier, André Bermond, Philippe Chapellier, Pierre Collet, André Dumas, ou aussi Théo Roger ....





A une époque aujourd'hui révolue ou les nouvelles technologies modernes du numérique et de la photo n'avaient pas encore pris le pas sur la peinture ou l'aquarelle, les superbes dessins et les magnifiques illustrations réalisés par ces artistes de grand talent faisaient le bonheur de toutes les marques automobiles de l'époque qui n'hésitaient pas à faire appel à leur service pour leurs prospectus ....





Cette époque révolue mais tellement kitch et vintage fait aussi le bonheur des collectionneurs les plus avertis car il est essentiel que les souvenirs de chaque génération soient préservés. En effet, il n’y a pas bien longtemps, les amateurs de voitures anciennes ne juraient que par l’avant-guerre, mais les voitures populaires des années 50 sont aujourd'hui reconnues comme "collectionnables" et ont donc suscité un nouvel engouement pour les prospectus publicitaires qui s'y rattachent ....





L'intérêt pour ces prospectus des années 50 se double d’une rareté évidente car aujourd'hui beaucoup des marques automobile de l'époque ont disparues. En effet plus de Salmson, Talbot, Panhard, Hotchkiss, Delage, Delahaye, Rosengart, Facel Vega, Simca, ou Matford, sans parler de la production étrangère, et donc ces différents prospectus sont aujourd'hui très recherchés par les collectionneurs. Pour les français, les début du "marché commun" ont accéléré l’importation de véhicules étrangers comme les Fiat, Ford, Austin, Opel, ou Mercedes qui devenaient enfin abordables. Ces marques rivalisaient de moyens publicitaires de plus en plus importants pour se faire une place aux côtés de nos constructeurs nationaux ....


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Le dessin a progressivement laissé la place a la photographie a partir de 1960 car ces années virent la généralisation de la quadrichromie, et donc une meilleure qualité de l’illustration photo qui poussait vers la sortie les artistes illustrateurs des années précédentes. Les collectionneurs avertis estiment à plus d'un million le nombre de catalogues ou prospectus publicitaires automobiles différents imprimés, c’est dire le travail de recherche qui reste à accomplir si vous souhaitez vous lancer, courage ....


Sources : © - Wikipédia © - Google Images © - Tido © - Zazzle






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vendredi 26 août 2016

Magazine L'Anthologie Automobile







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L'Anthologie Automobile Magazine est un magazine dit de vulgarisation automobile édité par la SEDETEC (Société d'EDition et d'Etudes TEChniques) et placé sous le patronage de journalistes et d'hommes de l'automobile tels Philippe Charbonneaux rédacteur de nombreux articles et illustrateur de quelques couvertures, Alexis Kow, Le comte Bernard de Lassee et Serge Pozzoli pour ne citer que les plus connus ....


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C'est en 1968 que le premier numéro de L'Anthologie Automobile Magazine est imprimé. Avec une périodicité bimestrielle au début et bimensuelle pour les deux derniers, ce magazine sera aux dires de son Rédacteur en Chef André Gagniard, le premier à traiter de l'automobile ancienne. Par la suite, Philippe Charbonneaux deviendra Directeur Général et Rédacteur en Chef de la revue en janvier 1971 et il sera accompagné à cette occasion d'une toute nouvelle équipe de rédaction ....





Dans les premiers numéros, de nombreux articles de L'Anthologie Automobile Magazine étaient signés par Christian Henry Tavard, le rédacteur en chef technique, et Thierry Mantoux, son assistant. D'autres rédacteurs moins réguliers faisaient par le biais de divers textes part de leur savoir dans différents domaines. Les couvertures des numéros 1 à 4 étaient illustrées à chaque fois d'une voiture ancienne et moderne, toujours de la même marque par exemple Citroën Rosalie et Citroën DS. Assez rapidement les couvertures seront aussi illustrées par un superbe dessin réalisé par différents artistes réputés de l'époque comme Alexis Kow ....





Si les articles de L'Anthologie Automobile Magazine sont majoritairement dédiés à l'automobile par des articles détaillés sur marques et modèles, certains numéros traitent de sujets divers, vélos, motos, engins militaires, miniatures et tout ce qui concerne les voitures anciennes. Jusqu'au numéro 36, la pagination de cette revue était le plus couramment entre 52 et 68 pages. Les deux derniers numéros, le 37 et le 38, ne comptaient plus que 12 pages. Dans les dernières pages de nombreuses rubriques viennent compléter la revue, la vie des clubs, revue de presse, calendrier des manifestations, bibliographie, questions des lecteurs et petites annonces et à partir du numéro 16 de mars 1971, un inventaire des marques françaises débute ....





D'une manière générale, l'éclectisme des questions et des différents sujets abordées dans L'Anthologie Automobile Magazine est susceptible d'attirer plusieurs publics assez différents. En effet, la teneur des articles sur les anciennes demeurait d'un bon niveau. On y racontait par le détail l'histoire de certaines marques tel que Voisin, Mathis, Georges Irat, Delage, Delahaye, Hotchkiss, ou aussi de modèles comme la Traction. Les auteurs revenaient aussi sur certaines grandes épreuves du sport auto comme le Rallye de Monte Carlo, la Paris Vienne, la Targa Florio, Indianapolis, les Mille Miglia, la coupe Gordon Bennett, le GP de l'ACF ou les 24 Heures du Mans ....


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Malheureusement comme pas mal de revue de ce genre, L'Anthologie Automobile Magazine rencontrait des difficultés et Philippe Charbonneaux fit appel en 1971 à un nouveau comité de rédaction ou on pouvait découvrir de nouveaux visages. Mais finalement les affaires ne vont pas s'arranger et le dernier numéro régulier, le 36, était daté de 1974. Le suivant numéro 37 n'était disponible qu'en 1975. Après près d'un an de silence, le magazine était de nouveau en vente, mais il ne s'agissait plus désormais que d'un bimensuel. La revue devint beaucoup moins luxueuse, et ne comportait plus maintenant qu'une douzaine de pages. Ainsi, le numéro 38 édité fin 1975 fut le dernier numéro de l'Anthologie Automobile. La Vie de l'Auto, allait donc prendre le relais pour annoncer l'actualité de la voiture ancienne en 1976 ....




Sources : © - Wikipédia © - Google Images © - Anthologie Automobile © - Carcatalog





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vendredi 8 avril 2016

Figoni et Falaschi Carrosserie







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Figoni et Falaschi est une petite entreprise française de renom qui fabriquait des carrosseries automobiles et qui a été créé par Giuseppe Figoni et Ovidio Falaschi en 1935 à Boulogne-sur-Seine. De nos jours, quand on parle de design automobile, on pense aux grands studios italiens qui ont si fortement marqué le style des belles carrosseries dans les années 50 et 60, mais on ne pense pas aussi spontanément au design lorsqu'on évoque l'automobile française des 50 dernières années. Et pourtant la carrosserie Figoni et Falaschi a construit des voitures au style flamboyant et aux dimensions démesurées qui ornaient entre les deux guerres certains quartiers chics de Paris ou de la Côte d'Azur et qui sont encore aujourd'hui toujours admirées ....





L'histoire commence au sortir de la Première Guerre mondiale, quand la France devient l'un des premiers pays industrialisés du monde, avec les Etats-Unis et l'Angleterre. De nombreux étrangers passionnés d'automobiles, ne pouvant exercer leur art dans leur pays, viennent en France trouver les débouchés qui leur manquent chez eux. C'est à cette époque qu'un jeune immigré Italien, Giuseppe Figoni, après avoir été apprenti chez le carrossier Vachet, où il a appris son métier de tôlier formeur, se met à son compte en 1923 à Boulogne-Billancourt. L'activité commence rue de l’Église par la construction de voitures de courses et de records pour Alfa Roméo, Delage et Delahaye qui trouvent en lui le partenaire idéal pour ce travail ....





Giuseppe Figoni encore tout jeune carrossier adopte toutefois dès ses débuts un style sportif et raffiné, inspiré par la construction aéronautique. De très grandes marques lui font immédiatement confiance et il travaille sur de beaux châssis comme Ballot, Hotchkiss, Salmson, Talbot, Hispano Suiza, Bugatti, ou Lancia. L'automobile était toutefois réservée à une élite fortunée capable de s'offrir ces merveilles habillées par des carrossiers rivalisant de créativité et de talent. Mais le talent ne manquait par à Figoni qui va donc rapidement s'intéresser à des châssis plus importants demandant beaucoup plus de travail, et en vient assez vite à habiller avec maitrise quelques unes des très rares Duesenberg qui arrivent en France ....





En 1935, l'entreprise de Guiseppe Figoni prospérant, l'affaire doit donc prendre une dimension plus importante pour se développer. Figoni s'associe à un compatriote, Ovidio Falaschi, pour créer la Carrosserie Figoni et Falaschi. Falaschi n'est pas un carrossier, mais un conseiller financier avant tout qui gère la comptabilité et ne s'occupe pas de carrosserie. Débarrassé des problèmes administratifs, Figoni a donc désormais les mains plus libre pour se consacrer exclusivement à la création. Le style du maître, qui se fait désormais appelé Joseph, s'affirme d'année en année et grâce à lui l'automobile s’affranchit définitivement du style hippomobile. Il s'impose comme le chef de file d'une nouvelle génération qui se démarque par son goût pour les formes fuyantes et les ailes enveloppantes qui vont révolutionner le design ....





La carrosserie Figoni et Falaschi réalise de nombreuses voitures à caractère sportif, le plus souvent des coupés et des cabriolets, dont beaucoup sont devenues de nos jours les reines des concours d’élégance. Un haut degré de finition est toujours de mise et ses créations sont caractérisées par un style très personnel, souvent assez flamboyant, mais toujours vraiment élégant. Le vent était l'ennemi de Giuseppe Figoni et il va donc pousser à l'extrême sa volonté d'explorer les possibilités offertes par les carrosseries aérodynamiques. Figoni n'a jamais traité cette science de manière empirique mais au contraire il recherchait l'efficacité dans les formes. Le talon d'Achille de l'automobile étant ses roues et ses pneus qui perturbent beaucoup l'écoulement de l'air en créant de la traînée, nombre de ses voitures étaient testées à Meudon dans un laboratoire spécialisé, sous le contrôle de Jean Andreau ....





Ce soucis extrême de l'aérodynamisme va emmener Figoni et Falaschi à construire celle qui va devenir la plus célèbre de ses voitures la fameuse "goutte d'eau". La divine Talbot-Lago T150-C-SS de 1937, était carrossée spécialement pour le compte du Maharajah de Khapurthala, qui l'a offerte à sa fille. La voiture et sa très fortunée maîtresse qui ont remporté en juin 1938 le Concours Femina a également remporté de nombreux concours d'élégance et continue à le faire aujourd'hui. C'est sans doute le plus célèbre modèle conçu par la carrosserie Figoni et Falaschi, tout au moins celui qui est encore connu par tous les passionnés d'automobiles de nos jours. A cette époque, la carrosserie Figoni et Falaschi est au sommet de son art et certainement au tout premier rang des carrossiers européens question design ....





Avant la Seconde Guerre mondiale, lorsque Delahaye se porte acquéreur de Delage, il hérite de l'excellence technique de Delage en sport automobile. C'est à cette période que Figoni et Falaschi lance le cabriolet Delahaye 135 M « Narval » qui sera acheté par Charles Trenet et appelé ainsi à cause de son avant rappelant le cétacé. Ce cabriolet de type Mylord a été construit à 18 exemplaires, dont neuf existent encore aujourd'hui, chacun ayant ses particularités et sa propre finition. On reconnaît les lignes générales des Phaéton Grand Sport d'avant-guerre, mais elles arborent maintenant un avant agressif orné, au sommet de leur calandre, d'une bosse évoquant le rostre d'un narval, d'où leur nom. A l'arrière, des ailerons au dessin prononcé et les belles décorations chromées prolongent les ailes avec grâce ....





Un autre sommet de l'art de Figoni et Falaschi est la ligne dite goutte d'eau. C'est en fait l'un des dessins les plus fulgurants et les plus remarquables de la carrosserie française d'avant-guerre. Cette interprétation toute instinctive de l'aérodynamique est caractérisée par la forme ovale des vitres latérales et par l'aspect fuyant de la carrosserie, toute en courbes sensuelles. Le premier exemple apparaît en 1937 sur le châssis Talbot-Lago SS. On le retrouvera aussi sur d'autres châssis Talbot-Lago avec quelques changements. Le style Figoni a alors atteint son apogée. C'est aussi la période ou Figoni se lie d'amitié avec le jeune PininFarina, avec le carrossier Viotti, mais aussi avec le célèbre pilote de course italien Tazio Nuvolari. Ces relations lui permettent de faire connaître son travail de l'autre côté des Alpes, un juste retour aux sources pour cet immigré Italien. Ce faisant, il bénéficie d'un quasi monopole dans l'habillage des modèles Alfa Romeo vendues en France par l'importateur ....





Le Salon de l'Auto de Paris fait honneur aux voitures du carrossier et le nom de la carrosserie Figoni et Falaschi s'exporte bien. L'entreprise produit des carrosseries démesurées, aux lignes vraiment originales mettant très bien en avant des rondeurs si flatteuses qu'elles démodent tout ce que la concurrence peut proposer. Nombreux sont les confrères qui s'inspirent donc de ses réalisations comme Saoutchik, Pourtout, Franay, ou Letourneur et Marchand. La carrosserie Figoni et Falaschi exploite avec succès le principe du carénage intégral, qui consiste à passer une robe au châssis en l'enfermant dans une gaine aérodynamique. La période est encore euphorique pour le carrossier. Les voitures françaises de grand luxe plaisent aux étrangers fortunés, essentiellement américains et le gouvernement encourage ce type de vente ....


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Mais après guerre, le carrossier Figoni et Falaschi encore sur son nuage ne tient pas compte des mutations stylistiques en cours tant aux Etats Unis qu'en Italie et il persiste en s'attachant à ces formes déjà démodées, et en les grimant inutilement d'accessoires qui alourdissent l'harmonie d'ensemble. Les anciens châssis français se trouvent vite dépassés par les fabrications étrangères. Mais au delà de la finition désastreuse, Figoni et Falaschi tombe trop souvent dans la laideur gratuite, avec des chromes à la pelle, et des combinaisons de teintes criardes et mal assorties. En 1951, Ovidio Falaschi retourne en Italie, et y achète un hôtel. Le déclin des marques françaises de prestige semblant inéluctable, Guiseppe Figoni seul ne peut que se retourner vers les constructeurs de voitures " populaires " comme les Citroën 15 CV, Simca 8, Simca Aronde. En 1955, Figoni cesse définitivement son activité de carrosserie pour se consacrer à l'entretien de ses voitures pendant quelques années avant de devenir finalement agent Lancia en 1961 puis concessionnaire en 1975 ....


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Bentley Mark VI Figoni et Falaschi - 1947 ...





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mercredi 10 février 2016

Henri Chapron - Maître carrossier







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Henri Chapron est né à Nouan-le-Fuzelier en Sologne le 30 décembre 1886 et décédé à Paris le 14 mai 1978, c'était un Maître Carrossier automobile français célèbre et reconnu. Son petit atelier de carrosserie, créé en 1919 se trouvait d'abord à Neuilly-sur-Seine puis après agrandissement à Levallois-Perret, dans les environs de Paris. Passionné d'automobiles Henri Chapron était un artiste, un perfectionniste ayant l'amour des choses bien faites qui ne vivait que pour parfaire son œuvre ....





Henri Chapron était bien plus qu'un simple styliste c'était aussi un redoutable chef d'entreprise. Épaulé par des designers comme Philippe Charbonneaux ou Carlo Delaisse, l'entreprise qui porte son nom est parvenue pendant plus de soixante ans à maintenir sur le devant de la scène le bon goût français en matière automobile. Henri Chapron n'hésitait pas à apporter sur certaines réalisations de ses stylistes sa touche personnelle, la "touche Chapron". L'histoire de cet autodidacte commence en 1899 lorsqu'il quitte l'école primaire avec pour seul bagage son certificat d'étude et qu'il rentre comme apprenti chez un sellier car il a la passion de l'automobile ....





En 1900, alors âgé de 14 ans à peine, Henri Chapron entreprend courageusement son tour de France de compagnon ouvrier sellier qui durera plusieurs années, en passant notamment chez plusieurs carrossiers automobiles. Mais dès 1914, ce tour de France sera interrompu par la guerre. A la fin de la guerre, il épouse Berthe Joséphine Amélie Goberville qui devient sa femme et l'assiste dans la gestion de son petit atelier de carrosserie qu'il vient juste d'ouvrir à Neuilly-sur-Seine. Il débute son activité par la remise en état de voitures qui étaient utilisées pendant la guerre, en particulier des dizaines de Ford T arrivées directement des États Unis. Il les transforme astucieusement en torpédos quatre places ou en coupés chauffeur, plus raffinés que les modèle de série. Ceux ci rencontrent rapidement un grand succès et ses toutes premières publicités vantent ses "Ford francisées", plus élégantes, plus confortables et mieux finies que toutes celles qui sortent des usines de Détroit ....





Mais l'après-guerre n'était pas une période faste pour l'automobile et en Europe, la production automobile s'accroît assez lentement. Si quelques grands constructeurs commencent à produire eux-mêmes leurs carrosseries, quasiment tous les fabricants de châssis indépendants font toujours appel comme aux débuts de l'automobile à des artisans carrossiers. Parmi ceux-ci, Henri Chapron commence à se faire un nom par la qualité de son travail et ses idées nouvelles, et il voit défiler dans ses ateliers une multitude de châssis de différentes marques comme Hotchkiss, Ballot, Delage, Delahaye, Chenard et Walker, ou Panhard et Levassor. A cette époque, Henri Chapron a un avantage, il n'est pas entravé comme beaucoup de ses concurrents par la pesanteur technique alors en vigueur même si cela n'en fait pas pour autant un apôtre de la modernité car il préfère s'en tenir à un classicisme de bon goût ....





Les affaires de Henri Chapron prenant de l'ampleur, dans un contexte de croissance continue et de forte demande de la clientèle, il décide finalement de s'agrandir et il s'installe en 1923 à Levallois-Perret, dans un très vaste hall bâti par Gustave Eiffel au siècle précédent. Dès 1927, les affaires sont florissantes et l'entreprise compte désormais environ 350 personnes (des selliers, des peintres, des ébénistes, des mécaniciens, des tôliers) qui livrent en moyenne trois voitures par jour. Maintenant Henri Chapron ne dessine plus les carrosseries lui même, mais il emploie des bons stylistes, tout en supervisant de très prêt leurs travaux généralement basés sur ses propres idées. Chapron a su se cantonner a du travail de bon goût sans, comme beaucoup de ses concurrents, plonger dans les excès des décorations outrancières et du luxe tapageur. L'entreprise poursuit donc sans cesse son développement, et elle expose très régulièrement toutes ses très nombreuses créations dans les salons automobiles à Paris ou même à Londres par l'intermédiaire de son importateur ....





Au début des années 30, suite à la crise économique de 1929, Henri Chapron est parvenu à son modeste niveau à nouer des alliances plutôt solides et durables, en particulier avec Delage ou Delahaye en comparaison à ses confrères qui subissent la disparition des marques les plus prestigieuses. Ainsi, la sortie de la Delage D8 en 1929 lui fourni une base idéale pour qu'il puisse réaliser un très grand nombre de carrosseries sur ce châssis, qu'il s'agisse de cabriolets, de conduites intérieures, de coaches, car la nature sérieuse des fabrications de Louis Delage s'accommode à merveille du style sage, distingué, et sobre de Chapron. Il noue à cette époque une alliance avec Delahaye qui concerne dans un premier temps la production d'une berline Delahaye 135 sans pilier central, présentée au salon de Paris en 1935. Malheureusement en 1939, la guerre éclate et les ateliers de Levallois-Perret sont eux aussi réquisitionnés par l'occupant comme beaucoup de sites industriels ....


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En 1948, après guerre, les constructeurs d'automobiles de prestige s'engagent dans une mauvaise voie. Les lourds châssis d'avant guerre dotés de vieilles mécaniques désormais d'un autre âge sont habillés par des caisses pseudo modernes qui vont bien vite lasser. Chapron parvient contrairement à beaucoup de ses confrères à conserver un certain équilibre car il sait mieux que les autres échapper à toutes ces compromissions. Chapron qui sait se remettre en question, mais qui voit surtout le nombre de châssis disponibles se raréfier, ose habiller un coupé Simca Sport et il adopte les lignes de "type ponton", qui intègre les ailes dans un seul volume. Mais il a pris le temps d'observer les erreurs de ses concurrents, pour ne pas les reproduire. Ses confrères disparaissent les uns après les autres, Antem, Figoni et Falaschi, Guilloré, Dubos, Faget-Varnet, Pourtout, mais la naissance de la Citroën DS va permettre à Chapron de préparer l'avenir de son entreprise avec cette voiture qui occupera ses ateliers pendant près de quinze ans. En 1956, un des derniers maître carrossier Franay cesse son activité et Chapron récupère sa clientèle. C'est dans ce cadre que le stand Chapron présente au salon de Paris une Rolls Royce et aussi une Bentley. En 1960 Letourneur et Marchand un autre célèbre leader de la fameuse école dy style à la française ferme à son tour ses portes. Henri Chapron est donc le dernier carrossier français de la grande époque à demeurer encore en activité ....





A partir des années 60, Henri Chapron va faire de la Citroën DS un de ses fer de lance et il va décliner cette voiture en de multiples versions en coach, en coupé, en break, en cabriolet voir même en limousine. L'assemblage des voitures s'effectue dans les ateliers de Levallois à partir d'une base livrée depuis l'usine Citroën, mais mécaniquement complète, habillée de son capot, des ailes avant et du pare-brise. Les DS arrivent ainsi partiellement carrossées, par grappe de cinq ou six châssis motorisés, les commandes sont acceptées au Salon de Paris, pour des livraisons prévues à partir du printemps de l'année suivante. Ses nombreuses versions les plus réputées et enviées sont la Croisette, la Caddy, la Concorde, la Dandy, la Palm Beach, la Leman, la Majesty, la Prestige, la Paris, ou la Lorraine. Mais ses bonnes relations privilégiées avec la firme du Quai de Javel vont lui permettre aussi de proposer des versions de la SM et plus tard de la CX avec des modèles comme la belle Opéra, la Mylord, ou la Landaulet. Fort de ce succès, Chapron réalisera aussi quelques voitures très spéciales pour la présidence de la république Française ....





Grâce aux nombreuses Citroën qui auront assuré un certain niveau d'activité, la carrosserie Chapron gagne encore de l'argent, même si les méthodes de production tendent à vieillir, et si le poids des charges devient difficile à supporter. Toutes ces transformations auront fourni du travail pendant une bonne quinzaine d'année, mais Citroën décide de retirer la DS de son catalogue et la carrosserie est ainsi privée d'une part importante de son activité. En entrepreneur avisé, Henri Chapron va donc diversifier son activité en se concentrant dorénavant sur le blindage, l'habillage et le garnissage intérieur des voitures avec une finition particulièrement luxueuse car le client pouvait piocher dans une très longue liste d'options comme les divers habillages en cuir, les enjoliveurs chromés sur les arches de roues, les baguettes décoratives, les toits transparent en plexiglas, les téléphones, les glacières, les tablettes escamotables, ou les bars emménagés. Finalement en 1975, Peugeot, qui s'apprête à commercialiser sa berline haut de gamme 604 dessinée par Paul Bracq contacte Chapron afin d'élaborer une version luxueuse de sa nouvelle venue. Après la DS et la SM, ce sont désormais les commandes spéciales sur base Peugeot 604 qui permettent à Chapron de conserver un certain niveau d'activité pour l'entreprise ....





Les lignes des voitures Chapron présentent la particularité d'une sobre homogénéité esthétique, et ce quelque soit le châssis utilisé. Le carrossier représente le bon goût français, sans exubérance. La clientèle apprécie cette simplicité mais non dépourvue d'élégance, et des proportions justes. Il n'y a pas de note discordante ni non plus de proposition trop osée, preuve d'un travail à chaque fois mûrement réfléchi, effectué sans empressement. Henri Chapron fut toute sa vie en relation avec de nombreuses personnalités, qu'elles soient de la politique, des affaires ou du spectacle. En homme droit, honnête et rigoureux, il n'a jamais cherché à tirer profit de ces relations. En 1963 Henri Chapron reçoit la médaille de vermeil de la ville de Paris et en 1966 il est honoré du Grand Prix de l'Art et de l'Industrie. Henri Chapron décède à l'âge de 92 ans, il est inhumé au cimetière du Trocadéro. Son entreprise a connu des hauts et des bas, mais elle est toujours demeurée indépendante. Henri Chapron a été le seul carrossier des années 30 à avoir su négocier le difficile virage des années 50 ....





Sources : © Wikipédia - © Google Images - © YouTube
- © Henri Chapron - © Carcatalog



Renault Frégate Coach Henri Chapron - 1958 ...



Citroën DS 21 Coupé Le Dandy Henri Chapron - 1965 ...



Citroën SM Mylord Henri Chapron - 1975 ...





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