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vendredi 12 juin 2015

Phantom Corsair - 1938











En 1938, l'Amérique sortait à peine de la Grande Dépression économique, la guerre se profilait à l'horizon et la promesse d'un lendemain radieux semblait une pure utopie. Le design et la conception populaire de quasiment tous les objets de l'époque était le "Streamline-look", un style minimaliste car l'architecture, le mobilier, les appareils électroménagers et même les objets courants portaient cette lisse et fluide philosophie de conception. Concernant l'automobile, la Chrysler Airflow et la Pierce Silver Arrow, sont deux des exemples les plus familiers de cette tendance qui ne marquera pas les esprits ….





Aucune voiture de cette époque n'était élaborée selon une conception véritablement artistique du moins au style étudié de leur carrosserie et ceci jusqu'à ce que la Phantom Corsair apparaisse. Son concepteur, Rust Heinz qui est le second fils du richissime H.J Heinz le grand manitou de l’empire du ketchup Heinz veut créer sa propre voiture. Né en 1914 et sorti de l'université de Yale, avec une spécialisation en architecture navale, Rust a déjà conçu des bateaux à moteur profilés assez révolutionnaires. Dès la fin des années trente il est déjà certain de détenir en lui la vision de la première supercar américaine ….





Bien que sa famille soit peu disposée à financer sa vision automobile de l'avenir, la tante de Rust Heinz, une richissime excentrique qui adorait son neveu, est quant à elle très heureuse de payer les factures. En moins d'un an, la vision de Rust devient une réalité et ainsi né la Phantom Corsair, en contrepartie d'un chèque de 25.000 $ de la part de sa généreuse tante. Connaissant bien évidemment les bonnes personnes pour mener à bien son projet, Rust Heinz s'était adressé à Christian Bohman et Maurice Schwartz, propriétaires de la célèbre carrosserie Bohman & Schwartz de Pasadena en Californie pour concevoir cette voiture de rêve ....





Basée sur une Cord Westchester Sedan de 1936, la carrosserie de la Phantom Corsair a été conçue dans une soufflerie puis construite par Maurice Schwartz en personne. Ressemblant à un poisson ventouse au format "baleine", la carrosserie Fastback incorpore des évents (louvers). Les phares "Woodlites" verticaux de la célèbre "Dupont" sont ici sculptés comme les yeux d'une grenouille en protubérance, une caractéristique biologique qui se fond dans la forme principale. Le pare-brise scindé en deux parties est dramatiquement bas tandis que les vitres latérales remontent dans l'arrondi du toit. Le résultat sera à la hauteur des espérances car le coupé possède des lignes fluides très en avance sur son temps ....





La Phantom Corsair peut accueillir six personnes malgré sa ligne de toit tombante. Il faut dire que la caisse est si large qu’elle permet d’accueillir quatre personnes côte à côte sur la banquette avant. L'intérieur de cet insolite coupé offre donc de la place pour six personnes, quatre à l'avant et deux à l'arrière. Le tableau de bord a une forme étonnante en style d'instrumentation aéronautique. Les autres caractéristiques uniques incluent les portes à bouton-poussoir automatiques, un contrôle thermostatique de la température, des vitres de sécurité teintées, des pare-chocs hydrauliques. Des entrées d'air ont alors été découpées sous le pare-chocs avant et finalement deux radiateurs de Lincoln Zephyr ont remplacé le radiateur Cord d'origine ....





Un autre problème important apparaît sur la Phantom Corsair car les vitres latérales merveilleusement incurvées, le pare brise de la taille d'une trappe de boîte aux lettres et la minuscule vitre arrière sont trop petits pour fournir une vision acceptable. En effet, le conducteur téméraire et inconscient ne voit strictement rien pour lui permettre de circuler normalement. Pour aggraver les choses, aucun rétroviseur n'est installé, les changements de voie et le stationnement s'avèrent dès lors des manœuvres pénibles, voire impossibles, et pourtant, strictement rien de tout cela n'importe à son créateur, qui continue d'avancer sur ce design ....





La Phantom Corsair sera finalement présentée à la New York World's Fair en 1939. Destinée à être produite en nombre limité, elle affichait le prix de 12,500 $ ce qui était une très grande fortune à l'époque. Mais aucun ordre d’achat n’est venu récompenser l’infortuné Rust Heinz pour sa conception excentrique, réduisant ainsi la Corsair à une option très coûteuse. Le projet prit tragiquement fin en juillet 1939 avec la mort prématurée de Rust Heinz, décédé de graves blessures à la suite d’un accident de la route. Il n'avait que 25 ans ....





Pour ce qui est de la mécanique de cette Phantom Corsair, les concepteurs de la voiture ont utilisé un moteur V8 Cord d'origine d'une cylindrée de 4,7 Litres disposant d'une suralimentation préparé par Granatelli qui lui permettait de développer 192 chevaux. Potentiellement l'engin était capable de performances redoutables pour les années 30 avec par exemple une vitesse de pointe avoisinant les 200 km/h. Finalement un seul exemplaire verra le jour ....



Caractéristiques techniques :

  • Énergie : Essence
  • Moteur : Cord V8
  • Disposition : Porte à faux avant
  • Cylindrée : 4.7 litres
  • Puissance : 192 chevaux à 4.800 tr/m
  • Transmission : Propulsion
  • Boîte de vitesses : 3 vitesses manuelle



Sources : © Wikipédia - © Google Images - © YouTube - © Gatsby




La Phantom Corsair de 1938 ...








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samedi 3 septembre 2011

Buick Riviera Boattail - 1971



BUICK RIVIERA BOATTAIL ….







Conçue par Bill Mitchell, la Riviera a été imaginée à l’origine pour ressusciter la marque La Salle et à ce titre, elle devait être construite par Cadillac . La Riviera est apparue au catalogue de la marque américaine Buick en 1949 avec cette appellation qui désignait un modèle "hardtop" sans montants centraux . Finalement tombée dans l’escarcelle de " Buick ", elle s’installe au sommet de la gamme de la marque, dont elle sera le modèle le plus cher jusqu'en 1973 . La voiture connaîtra un grand succès et dépassera la T-Bird, avant d’être imitée par la Pontiac Grand Prix au sein même de la General Motors . Coupé sportif haut de gamme à la ligne spécifique, la « Buick Riviera » est entièrement nouvelle dans son concept et son design . En cela, elle se singularise par rapport aux précédentes Buick ainsi qu’à l'ensemble des modèles de la G M . Son objectif est de concurrencer la Thunderbird sur le créneau spécifique des voitures personnelles de luxe, un genre où la marque Ford règne alors en maître ….



Trois générations de Buick Riviera vont se succéder sur une période de onze ans . D’abord construite sur une plate-forme spécifique de 2,97 mètres d'empattement, la voiture n'est disponible qu'en une seule version de coupé . Superbe dans sa sobriété et son agressivité retenue, la ligne apparaît comme un des plus beaux designs réalisés sous l'autorité de Bill Mitchell . La Riviera subit une profonde métamorphose esthétique en 1966, qui s'accompagne d'un remaniement du châssis allongé de cinq centimètres, mais la ligne perd un peu de son caractère, tandis que l’arrière de la voiture évolue vers un profil fastback . Coup de théâtre en 1971, la Riviera fut complètement redessinée et sa ligne ne laissait personne indifférent en se parant de lignes hors du commun, qui dessinent une sculpture comme peu de voitures nous ont donné à voir et que seul le design américain pouvait proposer . Articulé autour d'un losange, composé des deux capots symétriquement pointus, le dessin exprime une force inouïe et particulièrement l’arrière fastback, un chef d'œuvre, qui s'achève en poupe de bateau (boattail). Très controversé, ce trait original, auquel tenait Bill Mitchell, rappelle clairement le coupé Corvette Sting Ray de 1963 . Campée sur ses larges voies, avec son allure trapue et ses arêtes vives, la Buick Riviera Boattail exprime la puissance et l'agressivité d'une bête féroce . Une impression que ne dément pas la face avant au profil de requin, dominée par un impressionnant capot . Quant à la face arrière, au profil concave en forme de V planté en son milieu, elle apparaît comme une provocation à celui qui vient d'être dépassé ….



Techniquement, la Buick Riviera Boattail avait aussi bien évolué par rapport aux premiers modèles de la série . Les freins à disques à l'avant qui étaient en option depuis 1967 étaient maintenant standard et la suspension était complètement nouvelle et vraiment plus performante . De superbes jantes plus larges faisaient aussi parti de l’équipement standard pour une meilleure tenue de route, et il était possible en option de choisir des jantes à rayons qui donnaient à la voiture un look encore plus ravageur . Avec son design très insolite, la voiture proposait aussi un habitacle soigné . Le luxueux intérieur hyper chromé apparaît comme une caractéristique du style américain, où la planche de bord brille de mille éclats . La sellerie en cuir, la radio, la climatisation et les vitres électriques font partie de l'équipement de série . L’accoudoir central, les sièges au dessin ergonomique et les épaisses moquettes participent grandement au confort des passagers . Le montage et la finition de l’ensemble ont fait l’objet des plus grands soins . L’étonnante et superbe Buick Riviera Boattail sera produite de 1971 à 1973 et elle est considérée toujours de nos jours comme une voiture à la forte personnalité, dont le style, les performances et le comportement routier ont fait l'un des grands classiques américains de l'après-guerre ....



Pour ce qui est de la mécanique, la Buick Riviera accueillait le V8 Buick de 6,5 litres de cylindrée dans sa version poussée à 325 chevaux, celle qui équipait les Invicta, Wildcat et Electra . En option et en exclusivité sur la Buick Riviera Boattail, ce moteur, réalésé à 7 litres de cylindrée, développe désormais la bagatelle de 360 chevaux, et cette superbe mécanique devient la monte standard . Côté transmission, la boîte automatique à deux vitesses des débuts est maintenant remplacée par une Turbo-Hydramatic à trois rapports bien mieux étagée et plus performante . Plus proches d'une Corvette que d'une Thunderbird, les performances sont remarquables pour l’époque, la voiture atteignant sans difficultés les 200 km/h . Digne des performances, la tenue de route de la Buick Riviera Boattail souligne l’authentique vocation sportive de la voiture, des qualités routières peu communes à souligner pour une Américaine des années 70 . De nos jours, elle est devenue un des plus beaux fleurons incontestables et recherchés de la fameuse catégorie des Vintage Classic ....







Caractéristiques techniques :

  • Moteur : V8
  • Cylindrée : 7 Litres
  • Puissance : 360 chevaux
  • Boîte : Turbo-Hydramatic à 3 rapports
  • Vitesse : 200 km/h






La « Buick Riviera Boattail », c'est ça ...



La « Buick Riviera Boattail », c'est ça ...



La « Buick Riviera Boattail », c'est ça ...





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mercredi 24 février 2010

Oldsmobile Toronado - 1970



OLDSMOBILE TORONADO ….







Fondée en 1897 et d'abord nommée « Olds Motor Vehicle Company », la marque Oldsmobile présenta son premier modèle, la Curved Dash, en 1901, puis devint la première marque automobile des États-Unis en termes de ventes avant d'être rachetée par General Motors en 1908 . Dans les années 1920 Oldsmobile continua à se développer et devint en 1937 un pionnier de la transmission automatique avant de devenir au début des années 1940 le premier constructeur automobile à proposer une transmission totalement automatique nommée Hydramatic . En 1949, la firme fit une nouvelle fois figure de pionnière en présentant un moteur puissant et moderne, le "Oldsmobile V8 Engine", également appelé "Rocket Engine" qui resta en production jusqu'au début des années 1990 ….



Présentée officiellement le 14 octobre 1965, la superbe Oldsmobile Toronado est un coupé deux portes produite par la division Oldsmobile de General Motors de 1966 à 1992 . Le nom "Toronado" n'a pas de signification particulière, et a été inventé pour un prototype Chevrolet présenté à un Show en 1963 . Conçue principalement pour concurrencer directement la Ford Thunderbird et la Buick Riviera, la Toronado était une voiture de luxe à bas prix avec des performances et un design révolutionnaire pour l'époque . Initialement donnée pour cinq places, la voiture pouvait en fait accueillir sans problème confortablement six basketteurs américains sur ses larges banquettes . Le succès va être immédiat puisque dès sa première année de production, les ventes de la Toronado vont facilement dépasser la barre des 41000 exemplaires sans doute grâce au trait de sa personnalité quelque peu mégalo maniaque, qui transparaît aussi dans ses proportions impressionnantes (5,36 mètres de long, 2 mètres de large et plus de 2,1 tonnes) ….



Notre Oldsmobile Toronado cache en fait sous son immense capot un véritable exploit technique avec les 385 chevaux de son V8 de sept litres (425 c.i.) qui en font la pionnière de la traction avant aux Etats-Unis et sans doute l'une des plus puissante traction avant de l'histoire de l'automobile . Ce gros V8 est placé transversalement et les ingénieurs de GM ont eu l’astucieuse idée de placer la boîte de vitesse sur le côté gauche du moteur (tous deux reliés par une chaîne), au lieu de la placer en bout ce qui lui vaut une excellente répartition des masses (54% sur l'avant, 46% sur l'arrière) et donc une bonne tenue de route . On ne peut qu'être séduit par la magnifique ligne futuriste de cette Oldsmobile Toronado, qui en fait l’un des chefs-d’œuvre du design américain de la seconde moitié du siècle . La pureté et le dépouillement de sa silhouette fuselée sont particulièrement à souligner et on ne sera pas avare de louanges pour la sublime courbe du fastback et la finesse de la poupe fuyante . Avec cette forme sportive de grosse GT, la voiture laisse augurer de brutales performances à l'image de la proue agressive et du faciès aveugle, dû à la présence de phares escamotables à commande hydraulique ....



Si l’on ne peu pas ranger cette Oldsmobile Toronado dans la catégorie des supercars, c'est quand même assurément une véritable GT, surtout à son époque . L’habitacle intérieur est d’ailleurs traité en conséquence avec par exemple ce tableau de bord en biseau, sécurité oblige, qui présente un tachymètre à tambour horizontal abrité dans un écran de forme carrée accueillant le manomètre de pression d'huile, la jauge à essence, l'ampèremètre et l'indicateur de la température d'eau . L'équipement très complet comprend un intérieur cuir luxueux avec également des vitres électriques, un rétroviseur extérieur réglable depuis l'habitacle, les banquettes à réglages électrique, tout comme le volant orientable dans les trois dimensions, ainsi que la radio et l'air conditionné . Le regard est attiré par les énormes pédales, en particulier par l'étrange forme en trapèze de l'accélérateur . Sur la route, la Toronado ne passe pas inaperçue, malgré son impressionnant silence de fonctionnement qui ne laisse percevoir le ronronnement chaleureux et feutré du V8 que sur les vives accélérations . En un mot, une superbe et désirable GT des années 70 mais pas si simple à trouver aujourd’hui en collection ...



Caractéristiques techniques :

  • Moteur : V8
  • Cylindrée : 7 Litres
  • Puissance : 385 chevaux
  • Couple : 450 Nm à 5500 t/mn
  • Vitesse : 292 km/h
  • Accélération : Le 0 à 100 en 5’’0
  • Performance : Le 1000 m D.A en 23’’4






La superbe Oldsmobile Toronado, c'est ça ...





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