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mardi 6 janvier 2015

ASA 1000 GT - 1965










L’ASA 1000 GT a pour genèse un projet Ferrari lancé en 1959 et destiné à séduire un public plus jeune. En termes de concurrence, la cible visée par le Commendatore est particulièrement l’Alfa Romeo Giuletta Sprint. La voiture sera rapidement baptisée « la Ferrarina », la petite Ferrari avec son architecture retenue qui est tout à fait classique avec son moteur avant et sa propulsion arrière . Enzo Ferrari était donc à l'origine du projet de l'ASA 1000 GT. Il avait personnellement sollicité le styliste Bertone pour l'étude d'un coupé à deux places, à tendance sportive, destiné à recevoir une motorisation étudiée chez Ferrari dont la cylindrée serait d'environ 1000 cm3. Le cahier des charges stipulait que la faible puissance du moteur devait être compensée par une étude aérodynamique poussée ….


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Giotto Bizzarrini, alors chez Ferrari, développe le châssis, tandis que Carlo Chiti dessine le moteur, au départ un petit 850 cm3 qui sera ensuite porté à un litre, puis à 1100 cm3 en 1965. Alors chez Bertone, le jeune Giorgietto Giugiaro signe le design d’un joli petit coupé de moins de quatre mètres de longueur. La voiture est dévoilée au salon de Turin de 1961 sur le stand Bertone. Mais elle est dépourvue de tout nom de marque, présentant juste l’appellation « Mille ». Car à l’approche du salon, le Commendatore s’est ravisé et s’est retiré du projet. Probablement par crainte que la production d’un modèle populaire nuise à l’image de ses prestigieuses GT de la marque mère Ferrari . Aujourd'hui, on peut s'interroger sur les raisons qui incitèrent Ferrari à se lancer dans un tel projet. Peut être souhaitait il simplement démocratiser sa gamme, en imaginant une voiture susceptible de séduire un public plus jeune, moins fortuné que sa clientèle traditionnelle. Toujours est il que Ferrari changea d'avis, et nia par un communiqué de presse quelques jours avant le salon de Turin de 1961 toute implication dans cette création ….


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Finalement, Enzo Ferrari vend le projet à Oronzio de Nora, un industriel de l’électrochimie qui installe son fils Niccolo à la présidence de l’ASA (Autocostruzioni Societa per Azioni), société créée en 1962 pour produire la voiture. Le contrat stipule que le nom Ferrari ne doit figurer nulle part et que Bertone en assurera la construction . Le modèle définitif baptisé ASA 1000 GT fut exposé au salon de Turin en 1962. Cette Ferrarina (le surnom donné par les journalistes) était équipée d'un petit 4 cylindres, et avec sa longueur de 3,88 mètres, elle présentait des lignes typiquement italiennes, dont un museau très fin et un arrière fuyant avec de petits feux arrières ronds. L'accord entre Ferrari et ASA stipulait que le nom de Ferrari ne devaient pas être visibles de quelque manière que ce soit, en échange de quoi ASA avait toute liberté pour commercialiser la voiture. Le contrat précisait par ailleurs que Bertone avait la charge de la production des carrosseries ....


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Les pièces constituant la mécanique provenaient de chez Ferrari et d'un autre sous traitant. L'assemblage de ces pièces était confié à une troisième entreprise de sous traitance . La production démarrait chez Bertone en 1964, au rythme d'une voiture par semaine. Après avoir fabriqué seulement une dizaine d'exemplaires, le carrossier turinois, à bout de patience, abandonnait l'affaire. ASA confiait alors la réalisation des carrosseries à la société Ellena, mais malgré les nombreuses qualités de la 1000 GT, les ventes stagnaient . Les premiers clients essuyèrent les plâtres de cette mise au point fastidieuse et insuffisante, et cela nuisait encore un peu plus à l'image fragile de la toute nouvelle firme ASA . En plus, la presse italienne spécialisée et intransigeante s'en donnait à coeur joie, en critiquant de façon virulente la jeune marque automobile ....


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L’objectif ambitieux affiché par le constructeur est de produire 1000 voitures par an mais il y aura loin de la coupe aux lèvres et la production tarde à démarrer chez Bertone. Pour élargir son offre et toucher un plus large public, ASA propose une version cabriolet dite « Spider », qui apparaît au salon de Genève de 1963. Toujours dessinée par Bertone, la carrosserie est réalisée en fibre de verre. Mais l'ASA 1000 se vend mal et il faut dire que son prix élevé ne favorise pas sa diffusion.
Au final, et malgré les tentatives de diversification de la gamme avec la version Spider 1000 et la version de compétition 1000 GTC, ASA ne réussissait pas à vendre plus de 120 voitures en quatre ans d'activité, bien loin des objectifs initiaux . Il faut dire que les coûts de production élevés nécessitaient de positionner l'ASA à un prix de vente excessif dans sa catégorie, ce qui ne pouvait que freiner sa diffusion face à une concurrence mieux organisée sur le plan industriel et bien plus productive. Finalement l'auto deviendra ASA 411 en 1965 puis ASA 613 en 1966, mais elle perdait avec ces changements de dénomination sa mécanique et son dessin d'origine ainsi que fatalement tout son charme ....


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Caractéristiques techniques :

  • Moteur : 4 cylindres en ligne, essence
  • Emplacement : longitudinal, avant
  • Cylindrée : 1032 cm3
  • Puissance maximale : 104 ch à 7500 tr/mn
  • Distribution : double arbre à cames en tête
  • Boite de vitesses manuelle à 4 rapports avec overdrive sur les 3 vitesses supérieures
  • Type de transmission : propulsion
  • Freins av : tambours
  • Freins ar : tambours
  • Vitesse maximale : 180 km/h



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L'ASA 1000 GT ...



L'ASA 1000 GT ...



L'ASA 1300 GT Type 613 ...





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vendredi 6 janvier 2012

Alfa Romeo Montreal - 1975



ALFA ROMEO MONTREAL ….







Depuis les années 1900, la marque « Alfa Romeo » que l’on ne présente plus, a très largement marqué le monde de l’automobile de son empreinte . C’est un constructeur automobile italien fondé le 24 juin 1910 à Milan et qui depuis 1986, fait partie du Groupe Fiat SpA qui regroupe toutes les marques automobiles du Groupe Fiat . Il était auparavant la propriété de l'État italien, à travers sa holding publique tentaculaire IRI, de 1933 à 1986 . Dotée d’un palmarès sportif des plus élogieux, et d’un succès commercial très enviable, la firme « Alfa Romeo » peut aussi être fière d’avoir construit plusieurs modèles vraiment superbes devenus mythiques voir collector . En fait les meilleurs designers transalpins ont œuvré pour Alfa, Touring, Bertone, Pininfarina, Zagato, Guigiaro, et certains de leurs modèles sont des réussites incontestables . Fort d'un passé glorieux en compétition, associé à des pilotes talentueux comme Fangio, Alfa Romeo, constructeur de renom, revient dans les années 60 sur le devant de la scène pour redynamiser son image sensiblement sur le déclin . En 1964, la firme renoue avec une écurie de course et crée Autodelta, grâce à la ténacité de l'ingénieur Carlo Chiti ….



A cette époque, la gamme Alfa entretient comme elle peut la flamme avec le coupé Giulia GT/GTV et la préparation de l'Alfasud, petit coupé populaire occupe toutes les ressources . Mais il manque une vraie voiture de prestige . A l'occasion de l'exposition universelle de Montréal au Canada, la marque veut frapper fort avec un coupé sportif spectaculaire et ainsi renouer avec son lustre d'antan . Le projet est lancé, la voiture sera baptisée « Alfa Romeo Montreal . Pour finaliser rapidement la voiture, Alfa Romeo utilise un maximum d'éléments de coupé GTV, y compris la mécanique, et confie la réalisation à son partenaire historique, Bertone . Le projet est mis en place très rapidement sur une base d'Alfa Giulia et la présentation a lieu comme prévu à l'exposition universelle de 1967 au Québec . Trois ans plus tard, au salon de Genève, Alfa Romeo présente sa voiture de série définitive, et grosse surprise car elle est dotée d'un inédit moteur V8 posé sur le train avant . L'objectif est alors de vendre 10000 voitures, au rapport prix/prestations vraiment attractif . Même de nos jours, ce superbe coupé typiquement Vintage Classic qu’est devenu la belle Alfa Romeo Montreal s'inscrit toujours parmi les Alfa Romeo d'après-guerre les plus exotiques et trouve un attrait sans cesse croissant auprès des collectionneurs les plus avertis ….



Marcello Gandini, élève le plus doué de la maison Bertone qui vient de signer son plus beau chef d'œuvre, la Lamborghini Miura, est chargé de créer une voiture spectaculaire et évoquant une grande sportivité . Il va exprimer son talent pour cette Alfa Romeo Montreal dans un registre un peu plus classique et qui amorce la transition de style qui s'opère entre le design des années 60 et celui des années 70, plus nerveux et agressif . La voiture doit être une quatre places et posséder un coffre convenable avec un moteur placé à l’avant, des contraintes fortes qui imposent une ligne moins proches d'une voiture de course que d'un coupé de grande série . Toutefois, le coup de crayon final réussit ce pari difficile et la Montreal offre une ligne racée et sportive . Que ce soit l'entrée d'air factice type Naca sur le capot, le semi-carénage ajouré et rétractable des phares, les fausses grilles d'aération sur les ailes arrière (imaginées pour un moteur central) ou encore la découpe de ses portières très proches de la Miura, la Montreal ne laisse pas insensible et sa ligne séduit par de nombreux détails de style, elle a un charme indéniable . L’étonnante Alfa Romeo Montreal voit le jour définitivement en 1971 et s'érige en porte-drapeau de la marque avec un style flamboyant et un prestigieux V8 dérivé de la Tipo 33 de course ....



L'habitacle de l’insolite Alfa Romeo Montreal est lui aussi traité dans le plus pur style italien du sport-luxe, avec un haut niveau de qualité de fabrication pour l'époque . La position de conduite basse et allongée évoque l'univers des GT, de même que le volant 3 branches à jante en bois et gros déport . La visibilité arrière est facilitée par le grand hayon vitré et l’habitacle est très lumineux . Sur le tableau de bord, le traditionnel double-compteur Alfa Romeo face au pilote et englobe toutes les jauges de contrôle de la mécanique, et le compte-tours dont la zone rouge démarre à 7000 tr/mn ce qui donne le ton . La présence encore marquée de nombreux chromes et le cuir abondant confèrent à cet habitacle tout le charme des sportives d'avant 1980 . Comme la plate-forme, la suspensions dérive des berlines de la marque avec roues indépendantes à ressorts hélicoïdaux et doubles-triangles intégrant des amortisseurs télescopiques à l'avant et un essieu rigide à bras tirés à l'arrière en "A" qui limitent les effets de couple . Le freinage est assuré par 4 disques ventilés, de plus grand diamètre à l'arrière qu'à l'avant (284 mm contre 274) . Les pneumatiques en 195/70 sur des jantes 14" Campagnolo Elektron en alliage de magnesium et aluminium sont adaptées au couple disponible et la motricité apparaît plutôt bonne . Au final, la superbe Alfa Romeo Montreal est un coupé sportif plus bourgeois et confortable, conçu pour un usage quotidien malgré sa mécanique issue de la compétition et offrant un certain confort de marche ....



Très communicative et vraiment enthousiasmante mécaniquement, l'étonnante et superbe Alfa Romeo Montreal est bourrée de caractère et sa mécanique extraordinaire se montre particulièrement alerte à monter en régime . Mais elle se savoure principalement sur les belles nationales . Son moteur est directement dérivé du V8 2 litres de la T33 de compétition, conçu par Carlo Chiti, un nouveau V8 de petite cylindrée, il s'agit d'un 2L6, obtenu par augmentation de l'alésage et de la course, bloc et culasses en alliage léger, avec vilebrequin à 5 paliers muni de contrepoids et lubrification par carter sec . Dans la tradition Alfa, les soupapes sont actionnées par double arbre à cames en tête par rangée de cylindres, lui-même entrainé par chaîne . L'allumage est électronique et on note également la présence d'un système d'injection mécanique Spica positionné au centre du V . Toutefois, contrairement au moteur de compétition qui sort plus de 400 chevaux à 11000 tr/mn, le couple a été privilégié sur la puissance qui se limite ici à 200 chevaux à 7000 tr/mn . Le couple maxi quant à lui affiche 235 Nm et s'obtient à 4750 tr/mn . La transmission est confiée à une boite manuelle ZF à 5 rapports du type "sport", avec la première en bas à gauche qui propose un étagement réussi et des verrouillages précis . Belle à regarder et à écouter, la géniale Alfa Romeo Montreal a trouvé l'art du compromis délicat entre sportivité et grand tourisme de prestige . C’est en une voiture atypique et bourrée de personnalité, une vraie belle automobile italienne, un collector de choix, pour ceux qui savent ....




Caractéristiques techniques :

  • Moteur : V8
  • Cylindrée : 2.6 Litres
  • Puissance : 200 chevaux à 7000 tr/mn
  • Couple : 235 Nm à 4750 tr/mn
  • Vitesse : 220 km/h






Le coupé « Alfa Romeo Montreal », c'est ça ...



Le coupé « Alfa Romeo Montreal », c'est ça ...





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