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vendredi 27 janvier 2017

Automobile Historique Magazine






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Automobile Historique est un ancien magazine généraliste aujourd'hui disparu consacré à l’automobile ancienne, créé en 2000 et publié par les " Editions de La Hulotte ". Cette revue était gérée par François Dulac, le directeur de la publication et imprimeur de profession, qui travaillait essentiellement à partir et autour des archives de Serge Pozzoli, ce précurseur bien connu dans le domaine de la collection d'automobiles anciennes, mais aussi et surtout réputé comme immense historien qui mit toutes ses archives personnelles au service de cette revue ....


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Le magazine Automobile Historique était donc orienté vers des articles historiques sur la compétition et la course automobile, un créneau clairement plutôt pointu et fatalement pas vraiment grand public, ce qui fait que la revue ne rencontrait aucune concurrence significative. Pourtant afin d'accrocher un large public, le magazine va s'offrir tout au long de son existence quatre formules différentes de présentation ....





Le magazine Automobile Historique était donc une revue traitant du sport automobile et des courses en général, récentes ou plus anciennes, mais aussi de voitures historiques, de portraits de pilotes, de constructeurs, d'essais et de reportages. Le tout premier numéro de Mars / Avril 2000, au format 230 x 300, était donc un bimestriel qui se présentait avec un dos carré et une couverture en papier glacé assez luxueux sur environ 120 pages pour un prix de vente assez coûteux ....





Le magazine Automobile Historique offrait des textes qui étaient le fruit d'un travail " sérieux, documenté et soigné ", selon son directeur François Dulac. Flavien Marçais, le rédacteur en chef, bien connu dans le petit monde des VEC, était assisté par quelques collaborateurs reconnus comme Pierre Abeillon, Yves Kaltenbach, Maurice Louche ou Frédéric Veillard pendant les onze premiers numéros avec une couverture au fond bleu, et une pagination comprise entre 116 et 132 pages ....





L'iconographie du magazine Automobile Historique était assez exceptionnelle. Les photos dans chaque numéro étaient contemporaines quand il s'agissait d'essais d'anciennes et d'époque quand les rédacteurs parlaient d'un évènement ou d'une personnalité du passé. La Revue n'avait pas l'ambition première de s'intéresser aux voitures de tourisme aussi prestigieuses soient-elles, mais cela ne l'empêchait pas de proposer quelques articles fort documentés sur quelques GT sportives phares ....





Le magazine devenait tout simplement " Automobile Historique " après avoir débuté comme "La revue de l'Automobile Historique" à partir du numéro 9. Sébastien Dulac reprenait alors le flambeau d'éditeur du titre en remplacement de son père François. Curieusement pour l'époque, à l'image des périodiques plus récents pour la jeunesse, un poster détachable était inséré dans la revue jusqu'au numéro 13. Dans chaque numéro, un dossier majeur sur un sujet pouvait compter de vingt à trente pages ....





Le magazine Automobile Historique proposait des biographies qui s'avéraient très documentées et passionnantes, comme par exemple celle de Paul Frère, Carlos Pace, Nino Farina, Mauro Forghieri, Rob Walker, Jo Siffert, Gordon Murray, Ferrucio Lamborghini ou Louis Chiron pour ne citer que certaines des plus connus. Les évènements du moment concernant les anciennes faisaient l'objet de reportages complet et très bien documentés comme par exemple le "Monte Carlo historique", le "Goodwood Revival", la "Targa Florio" ou aussi le "Tour d'Espagne Classique" ....





Le magazine Automobile Historique s'intéressait aussi aux courses du passé comme par exemple le "GP d'Allemagne 1957", le "GP de Monaco 1952", le "GP de l'ACF 1954", les "1000 km de Paris 1962", ou le "Tour Auto 1971". Les plus prestigieuses voitures de courses étaient mises à l'honneur comme par exemple les "Matra sport prototype", les "Lotus 25 et 33", les monoplaces "Ferrari 1957/1960" ou les créations d'"Amédée Gordini". Dès le numéro 12, la revue abandonnait la traditionnelle couverture bleue et le titre devenait bleu puis ensuite vert avec une maquette assez modernisée mais toujours une pagination plutôt conséquente de 116 pages ....





Avec le numéro 13, Automobile Historique adoptait un nouveau rythme mensuel, à l'exception d'un numéro double chaque année en juillet août. Flavien Marçais n'étant plus de la partie, le format se réduisait au 210 x 285, mais la pagination restait égale ou supérieure à la centaine de pages. La maquette était remaniée, et la ligne éditoriale se voulait encore plus vivante. Il faudra attendre le numéro 33 pour voir apparaitre une évolution assez minime avec de la couleur différente en page de couverture et un logo partiellement retravaillé dans le souci de mieux mettre en valeur l'objectif majeur de la publication, sa vocation historique. Une signature illustre rejoignait la rédaction à partir de numéro 47, le fameux José Rosinski qui prenait le rôle de l'essayeur, et nous donnait ses impressions. Un tel gage de sérieux et de crédibilité était évidemment mis en avant par la revue, et le nom de ce pilote et journaliste apparaissait en page de couverture de manière assez évidente ....





Mais les positions sont difficiles à acquérir et à conserver sur le marché de la presse automobile consacrée aux voitures anciennes. Le modèle économique est fragile, et Automobile Historique n'échappera pas à ces contraintes. Faute d'un lectorat insuffisant en nombre, ce magazine de niche réservé aux vrais passionnés, aux fanatiques, aux amateurs pointus, peine à survivre. Toujours est-il que ce numéro 51 de décembre 2005 est le dernier d'une série qui n'aura duré que seulement cinq ans. Après bien d'autres, il était victime de l'ère d'internet et des aléas du difficile métier de l'édition papier. Ce bimestriel ne pouvait pas compter comme Outre-Manche sur la ferveur d'un public fidèle. Depuis, la formule n'a été reprise par aucun éditeur. Aucun autre titre ne semble avoir attiré les talents de cette génération d'historien de l'automobile. Les magazines actuels sur l'automobile ancienne sont parfois étouffants, car ils reviennent à l'infini sur des sujets mille fois étudiés et la forme prend trop souvent le pas sur le fond, qui manque vraiment d'épaisseur ....


Sources : © - Wikipédia © - Google Images © - Carcatalog






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vendredi 12 août 2016

Renault 900 - 1959







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C’est en 1899, que le jeune mécanicien talentueux, inventif et visionnaire « Louis Renault » fonde avec ses frères Marcel et Fernand la société « Renault Frères » qui va débuter sa production de quadricycles motorisés . Moins de 10 ans plus tard en 1908, Renault possède de vastes usines à Billancourt qui lui permettent de construire des voitures, des autobus et des camions . Devenu maintenant un véritable capitaine d’industrie, Louis Renault va très rapidement développer sa marque et suite au retrait de ses frères, il restera seul à la barre de cet immense complexe industriel qui possède désormais de multiples succursales même à l'étranger ....


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C’est à partir de 1958 que Renault commence à réfléchir au modèle qui succédera à la Frégate alors vieillissante. Mal aimée par Pierre Dreyfus le PDG de l'époque, cette dernière atteint, avec son look dépassé, le terme d’une peu brillante carrière qui s’achèvera définitivement en avril 1960. Fernand Picard l'ingénieur en charge des nouveaux modèles de la maison à cette époque est à la recherche d’une solution originale pour cette future grande routière appelée à une large diffusion. Le but de ce projet était de créer un nouvel espace intérieur avec un maximum de place disponible pour les passagers dans un véhicule de type familial accessible à tous ....


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Fernand Picard étant un fervent partisan du tout à l’arrière, a eu l’idée de reprendre l’architecture imaginée pour le projet de la Dauphine compacte réalisé en 1957 en adaptant le concept au gabarit d’une berline spacieuse de gamme moyenne. Ainsi naît en 1959 l’étude de la Renault 900. Cette voiture très intéressante proposait un avant de type monocorps mais la présenter toutefois aujourd'hui comme un genre de précurseur de l’Espace serait vraiment abusif, car le concept est fort différent ....


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Suite aux diverses motorisations envisagées et a leur implantation les problèmes consécutifs a ces choix vont entrainer des solutions radicalement différentes qui auront pour conséquences de voir trois variantes successives de la Renault 900. Le premier prototype de la 900 est réalisé en Italie à Turin par le célèbre carrossier Ghia. Une seconde version sera réalisée dans ses ateliers par le designer français André Daniel. Pour finir, une troisième variante de carrosserie sera réalisée en interne sur un dessin de Robert Barthaud, toutes les trois très différentes ....


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Cette carrosserie de la Renault 900 réalisée d’après le dessin de Robert Barthaud est dotée d’un arrière assez insolite de type fastback qui en fait un monocorps à la ligne très moderne et vraiment très étonnante. En effet en regardant la voiture de trois quart arrière on a l'impression de voir une voiture avec le moteur à l'avant sous un long capot et l'habitacle à l'arrière alors qu'il s'agit en fait de l'inverse. Quel look, on pourrait presque avoir du mal à différencier l'avant de l'arrière. La Renault 900 ressemble un peu à un mini bus, avec son habitacle très vaste et très avancé ....


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Construite sur une plateforme spécifique, la Renault 900 ne dépasse pas les 4,30 mètres de longueur. L’accès du conducteur à son siège est amélioré par une colonne de direction articulée, qui fait pivoter le volant en ouvrant la porte. Un système complexe, dont l’étude a été réalisée par André Daniel. Équipée de portes autoclaves à l’avant, la 900 reçoit une carrosserie en aluminium collé qui lui autorise un poids plume de 1000 kilos. Basse et profilée, elle bénéficie également d’un Cx très favorable pour l’époque ce qui ne parait pas évident vu le look général de l'engin ....


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La Renault 900 sera longuement testé en tournant sur la piste du centre d’essais de Lardy. Mais comme la Dauphine compacte, elle est handicapée par le sentiment d’insécurité qui saisit les occupants des places avant, qui sont situés directement au-dessus du porte-à-faux. Trop audacieuse pour son époque, la 900 restera sans suite car il est vrai que ses concepteurs étaient fort éloignés de l’idée de passer à la construction en série. Mais l’idée est encore trop avant-gardiste, et finalement une alternative sera proposée plus tard par Renault avec le microbus Estafette ....


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La Renault 900 connaît successivement deux types d’implantations du groupe motopropulseur. Comme sur la 4 CV et la Dauphine, celui-ci est d’abord installé en porte-à-faux arrière. L‘inconvénient de cette disposition tient à la mauvaise accessibilité du coffre à bagages placé derrière la banquette arrière, au-dessus de la boîte de vitesses. Les valises doivent être glissées par l’intérieur de la voiture, en basculant la banquette. Ce défaut sera corrigé sur le second prototype par le renversement du moteur qui prend alors place en avant de l’essieu arrière, derrière la banquette. Si le coffre à bagages, situé en porte-à-faux, est alors largement ouvert, on ne peut en dire autant du moteur qui reste dramatiquement confiné ....


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En ce qui concerne le refroidissement de la mécanique de la Renault 900, son radiateur est très inhabituellement situé sur le côté gauche du moteur et son ventilateur se trouve curieusement entraîné par la même courroie que celle de la pompe à eau. Ces dispositions pour le moins peu courantes vont cruellement manquer d'efficacité pour la ventilation. Au final, manquant de mise au point, cette mécanique, à laquelle le sorcier maison Amédée Gordini apporte pourtant son concours et dont deux exemplaires sont construits, est handicapée par tous ces problèmes de refroidissement et par une trop mauvaise tenue à bas régime ....


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Pour ce qui est de la mécanique de cette Renault 900, les ingénieurs de la firme qui ont conçu la voiture ont vraiment innové car le compartiment moteur abrite un tout nouveau V8 à 90° réalisé par l’accouplement de deux moteurs de Dauphine d’où sa cylindrée de 1,7 litre. Le bloc entièrement en aluminium et le vilebrequin constituent naturellement des pièces spécifiques, tandis que les collecteurs d’admission et aussi d’échappement sont placés au centre du V. Alimenté par un carburateur double corps de marque Weber ou Solex, le V8 développe environ 80 chevaux à 5500 t/mn ce qui permet à la voiture d'atteindre environ les 150 km/h en vitesse de pointe ....



Caractéristiques techniques :

  • Énergie : Essence
  • Moteur : V8 à 90° Gordini
  • Disposition : Porte à faux arrière
  • Cylindrée : 1.7 litres
  • Alimentation : Carburateur double corps Weber ou Solex
  • Puissance : 80 ch à 5500 tr/min
  • Transmission : Propulsion
  • Boîte de vitesses : 4 vitesses manuelle



Sources : © Wikipédia - © Google Images - © YouTube - © Renault




A cette époque, la Renault Dauphine de 1959 ...






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lundi 9 novembre 2009

Les 45 ans de la « Gord’ »



GORDINI RENAULT 8 ….


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De nos jours, tout le monde se souvient encore de la Renault 8 Gordini. La "Gord' ou Gordo", comme la surnomme affectueusement ses admirateurs, a effectivement su être la représentante de toute une génération de passionnés qui ont connu le plaisir de vivre les "Trente Glorieuses". Ces années 60, 70 et 80 pendant lesquelles l’industrie automobile était encore innovante et attractive . La « Gorde » va bouleverser le petit monde du sport automobile de l’époque et enflammer la passion de très nombreux amateurs d’automobile sportive qui vont l’adopter pendant plusieurs générations . Aujourd’hui cette communauté de fan’s fête son 45° anniversaire puisque elle est apparue en 1964 ….



C’est en fait en 1962 que la Régie Renault lance en fanfare sa nouvelle R8 de cinq chevaux appelée à succéder à la populaire Dauphine . Devant la pression des passionnés, des sportifs et de la presse, la firme fait évoluer sa star dans le bon sens en lançant a un prix très serré une version sportive de sa petite berline . La chose n’était pas simple et pour transformer cette armoire normande en sportive, la régie à fait appel à son sorcier Amédée Gordini qui sévissait chez Renault depuis 1957 et rongeait son frein avec la Dauphine . L'arrivée sur le marché de la R8 conjuguée à l'ambition mécanique d'Amédée donnèrent quelques années plus tard naissance à la R8 Gordini, la petite voiture sportive que tout le monde attendait, une populaire à vocation sportive, économique, d’entretien simple, destinée à une large clientèle avide d'émotions fortes à bon marché ….



En 1964, cette première version est équipée d’un 4 cylindre de 1000 centimètres cubes (1 litre) mais déjà, le point fort est son freinage à quatre disques chose rare à l’époque . Bien vite en 1966, apparaît la Renault 8 Gordini 1300. Reconnaissable extérieurement à sa calandre 4 phares et ses jantes plus larges, son capot arrière bleu bardé des deux mythiques bandes blanches abrite un nouveau moteur . Après de nombreux tests et essais effectués par Amédé Gordini, ce 1255 cm3 qui développe 88 ch DIN (soit 110 ch SAE) permet d'accroître très sensiblement les performances des bombes bleues . Avec une boîte à cinq rapports le tableau général est parfait . La concurrence directe est inexistante et la R8 Gordini se pose en réelle icône chez tous les sportifs . Les performances n’ont rien a envier à pas mal de sportive modernes avec moins de 32 secondes au kilomètre DA (c'est aussi bien qu'une Peugeot 205 GTI 1.6 105 ch) et plus de 170 km/h malgré son physique d'armoire normande, la R8 Gordini a pourtant conservé l'un de ses principaux atouts, son prix abordable ....



Renault va bien vite engager la R8 Gordini en compétition avec succès et de nombreux privés vont la faire briller dans beaucoup de rallye . Même l’incontournable Monté Carlo figure à son tableau de chasse parmi d’autres succès qui composent un palmarès des plus enviables . Si l'engagement en compétition continue, Renault va mettre sur pied une coupe monotype qui deviendra une pépinière de jeunes talents français . L’initiative est alors unique en France de la part d'un constructeur automobile et la firme lance donc la coupe R8 Gordini . Véritable “école des champions”, la R8 Gordini et la Coupe Gordini ont sans aucun doute constitué un irremplaçable tremplin menant aux plus hautes marches de la compétition toute une génération de jeunes pilotes en leur permettant d’accéder à la notoriété ....



Caractéristiques techniques :

  • Moteur : 4 cylindres
  • Cylindrée : 1.3 Litres
  • Puissance : 110 chevaux
  • Boîte : 5 vitesses
  • Vitesse : 175 km/h
  • Accélération : Le 400 m D.A en 16’’8
  • Performance : Le 1000 m D.A en 31’’9






La Gordini Renault 8, c'est ça ...





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